"Acte 5" des "gilets jaunes" : "Les ronds-points doivent être libérés", estime Christophe Castaner
L'acte 5 des "gilets jaunes" a marqué le pas, ce samedi, contrastant avec l'extrême tension des semaines précédentes.
Ce qu'il faut savoir
Une mobilisation en net recul. Pour cet "acte 5" de la mobilisation, le mouvement des "gilets jaunes" s'est essoufflé, samedi 15 décembre, à Paris comme en régions. Quelque 66 000 personnes ont manifesté dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur. Elles étaient 126 000 il y a une semaine.
"Les ronds-points doivent être libérés", a estimé sur Twitter le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, à l'issue de cette journée. "La journée se termine bien", "le dialogue doit maintenant rassembler l'ensemble de ceux qui veulent transformer la France", a conclu le ministre.
Des arrestations en nette baisse. Selon un point de la préfecture de police de Paris en début de soirée, 168 personnes ont été interpellées dans la capitale, dont 115 placées en garde à vue. On est loin des 1 082 de la semaine dernière. Les manifestations ont également fait 7 blessés.
A Paris, quelques tensions sur les Champs-Elysées. Environ 500 "gilets jaunes" ont investi l'avenue des Champs-Elysées, quadrillée par un important dispositif de sécurité, et où la circulation est toujours fermée. De brèves tensions sont apparues en milieu d'après-midi. Des forces de l'ordre, encerclées, sifflées et parfois caillassées, ont répliqué par des tirs de balles de défense et de grenades lacrymogènes pour repousser des "gilets jaunes". Des projectiles ont été jetés sur des forces de l'ordre, mais la situation est restée contenue, bien loin des violents heurts observés lors des deux week-ends précédents.
La mobilisation continue en régions. A Toulouse, 4 500 "gilets jaunes" ont manifesté dans le centre-ville. Des échauffourées on éclaté, selon la préfecture qui recense 26 interpellations. France Bleu Gironde a dénombré 4 500 manifestants à Bordeaux, où 27 personnes ont été placées en garde à vue et 22 blessées. A Nantes, environ 1 200 personnes manifestent, selon la police, dans une certaine tension depuis le début d'après-midi. Deux policiers ont été blessés et 15 personnes arrêtées. A Marseille, 2 000 manifestants se sont rassemblés sur le Vieux-Port. Il y a eu 16 arrestations, et un policier blessé. Franceinfo résume les actions entreprises depuis ce matin dans les régions.
Un important dispositif de sécurité. A Paris, 8 000 membres des forces de l'ordre sont mobilisés, appuyés par 14 véhicules blindés de la gendarmerie. Le périmètre de protection des institutions, autour de l'Elysée, du ministère de l'Intérieur, de l'Assemblée nationale et de Matignon, est renouvelé. Quelque 69 000 forces de l'ordre seront déployées sur le territoire, selon le ministère de l'Intérieur, contre 89 000 samedi dernier.
Des contrôles préventifs. De nouveau, des contrôles en amont ont lieu sur les routes, dans les gares et les transports en commun menant vers Paris et les manifestants en possession de projectiles susceptibles d'être lancés contre les forces de l'ordre seront placés en garde à vue. Samedi dernier, près de 2 000 personnes avaient été interpellées, un record.
Deux accidents en marge du mouvement. Un conducteur est mort vendredi en fin de journée à Erquelinnes, commune frontalière belge, en percutant un camion arrêté par un barrage des "gilets jaunes" mobilisés côté français, rapporte la préfecture du Nord. Un autre accident est survenu le même jour dans l'Aisne. Une femme a été tuée dans une collision après avoir fait demi-tour pour éviter un barrage filtrant.