La taxe carbone, une méthode douce pour l'écologie
On en ignore encore les contours, mais une prime de mobilité a été promise par le Premier ministre, mardi 4 décembre. Alors que le gouvernement vantait encore il y a une semaine les taxes vertes, il est aujourd'hui prêt à accorder des primes aux automobilistes. Sacrifier la taxation écologique est un grand classique.
"On a une impression de déjà-vu", selon Alexandra Bensaïd. Les abandons des taxes écologiques sont courants en France. La journaliste rappelle les mobilisations des "bonnets rouges" en 2014 et l'abandon de l'écotaxe. "Le scénario c'était la contestation, une pause de quatre mois annoncée par le gouvernement, et finalement, l'enterrement", poursuit Alexandra Bensaïd. Dans le passé, "il y a eu d'autres versions de taxes carbone qui se sont fracassées soit sur la contestation sociale, ou au nom de l'égalité des citoyens devant l'impôt (...) Le point commun de tous ces reculs, c'est que l'écologie n'était pas au cœur des projets politiques des gouvernants", ajoute-t-elle.
La transition écologique est-elle possible sans la taxe carbone ?
Pour Alexandra Bensaïd, cette taxe carbone est "un outil, une méthode douce pour que nous changions nos habitudes pour réduire les émissions de CO2, mais si ce n'est pas expliqué, si vous n'utilisez pas l'argent que rapporte la taxe pour indemniser les perdants ou bien leur financer des solutions, alors la taxe carbone n'est plus un outil, elle est ressentie comme un piège."
"On peut faire sans taxes, par exemple on peut encore durcir les normes", propose la journaliste, voire "mettre des amendes aux vieux véhicules (...) C'est possible de lutter contre la pollution sans taxer plus, mais alors on n'est plus dans la méthode douce", conclut-elle
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