Les prix des carburants ont dépassé ceux d'octobre dernier, avant la crise des "gilets jaunes"
Le 17 novembre 2018, les "gilets jaunes" avaient manifesté dans toute la France pour protester contre la hausse des prix du carburant, marquant le coup d'envoi d'une mobilisation populaire inédite.
Le passage à la station service refait trembler les Français. Depuis le début de l'année 2019, les prix de l'essence sont très largement repartis à la hausse (18 centimes pour le sans plomb 95, 10 centimes pour le gazole), selon les derniers chiffres officiels publiés lundi 6 mai par le ministère de la Transition écologique et solidaire. Selon ces données hebdomadaires, la tendance depuis la fin du mois d'avril est cependant à la stagnation, voire à la baisse pour certains carburants.
Dans le détail, le litre d'essence sans plomb 95 (SP95) a atteint en moyenne 1,5802 euro à la pompe, un niveau qui n'avait plus affiché depuis 2013. Le sans plomb 95 contenant jusqu'à 10% d'éthanol (SP95-E10), en hausse de 0,21 centime par rapport à fin avril, affiche quant à lui 1,5575 euro le litre, soit un niveau supérieur (un peu plus d'un centime) à celui d'il y a huit mois.
Le gazole se maintient
Le sans plomb 98 (SP98), en baisse de 0,28 centime par rapport à la semaine passée, est à 1,6374 euro le litre, soit près de 17 centimes de plus qu'au début de l'année. C'est également plus d'un centime de hausse par rapport à octobre 2018, à l'aube du mouvement populaire des "gilets jaunes".
Quant au gazole, le carburant le plus vendu avec près de 80% des volumes, il s'affiche en moyenne à 1,4778 euro le litre au 3 mai, en baisse de 0,40 centime par rapport au précédent relevé. S'il a fortement augmenté depuis janvier, son prix reste tout de même bien inférieur (plus de quatre centimes) à celui d'octobre dernier.
Production limitée de l'Opep
Quel que soit le carburant observé, les prix remontent depuis le relevé du 4 janvier 2019. Ils enregistraient alors une baisse continue depuis novembre 2018 et le début de la mobilisation des "gilets jaunes", un mouvement justement initié par la colère des automobilistes face à cette flambée des prix. A l'époque, le gouvernement avait suspendu puis annulé la hausse de la taxe carbone prévue pour 2019.
Outre les taxes, les prix des carburants à la pompe varient en fonction de plusieurs paramètres : le cours du baril de pétrole, le niveau des stocks de produits pétroliers, le taux de change euro-dollar et la demande. Les cours du brut sont sur une trajectoire ascendante depuis le début de l'année, avec une limitation volontaire de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés, ainsi que des difficultés dans plusieurs pays (Venezuela, Iran, Libye...).
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