Prix du carburant : "Les entreprises sont déjà lourdement taxées pour accompagner la transition écologique", estime le président de la CPME
La proposition d'Emmanuel Macron de mettre en place une prime pour compenser la hausse du prix du carburant ne satisfait pas le président Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), François Asselin, invité de franceinfo, mardi matin.
Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), François Asselin, a critiqué, mardi 6 novembre sur franceinfo, l'idée d'Emmanuel Macron de mettre en place une prime pour compenser la hausse du prix du carburant. Il a également appelé l'exécutif à plutôt "plafonner" les taxes à venir.
Emmanuel Macron a appelé à aider les Français qui font plus de 30 km par jour pour aller travailler grâce à une forme d'indemnité kilométrique qui serait financée par les collectivités locales et les employeurs. Est-ce une bonne idée ?
François Asselin : On sent d'abord qu'Emmanuel Macron commence à écouter le sujet autour de l'augmentation du coût du carburant. Il propose d'étudier la mise en place d'une prime pour finalement compenser une taxe. Peut-être que demain on mettra une taxe pour compenser une prime. Peut-être que la mesure de bon sens, ce serait d'arrêter de taxer et de plafonner cette taxe. On est tous d'accord, il faut aller vers la transition écologique, mais pour autant vous avez 18,8 millions de Français qui n'ont pas accès aux transports en commun et qui pour certains d'entre eux sont obligés de prendre leur véhicule pour aller au travail. Il faut penser à tous ces Français, mais aussi à tous ces entrepreneurs qui n'ont comme véhicule utilitaire que des flottes à partir de gazole, car il n'y a pas d'alternative. Dire maintenant qu'on va mettre autour de la table collectivités et employeurs, pourquoi pas ! Sauf que les employeurs sont déjà fortement impactés eux-mêmes dans l'activité de leur entreprise par la hausse du carburant.
Est-ce que les entreprises que vous représentez mettent déjà la main au portefeuille ?
Bien sûr ! Déjà, quand vous avez une flotte de véhicules utilitaires, vous n'avez d'autre alternative que de faire un plein avec du gasoil. Deuxièmement, vous avez aussi des salariés qui doivent utiliser leur véhicule pour aller au travail et bien souvent nous sommes à leur écoute. Et lorsque vous êtes dans une commune de plus de 10 000 habitants, vous avez une taxe transports qui est faite pour équiper la commune, l'intercommunalité ou la métropole de réseaux de transports en commun, donc les entreprises sont déjà lourdement taxées pour accompagner la transition écologique.
Quelle mesure proposeriez-vous pour faire baisser le prix du carburant ?
Il y aurait une mesure beaucoup plus simple et de bon sens. Cela serait d'abord de plafonner la taxation prévue pour le 1er janvier 2019. Il faudrait ensuite profiter de la baisse du baril de pétrole, qui baisse depuis un mois, pour faire en sorte que la fiscalité ne déborde pas ce qui est déjà en place aujourd'hui. Parce qu'effectivement, si ça continue, ça va poser de gros problèmes.
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