Reportage "Je vois dans ma tablette ce que le conducteur voit dans sa cabine" : on est monté à bord d'un train autonome, sans conducteur à bord

Alstom a essayé son tout premier train autonome, téléguidé par une tablette avec des passagers à bord. Franceinfo a pu assister à cet essai grandeur nature.
Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le train autonome d'Alstom a été testé lundi 23 septembre en Allemagne. (RAPHAEL EBENSTEIN / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Un petit pas pour Alstom, mais peut-être un grand pas pour le train autonome. Pour la toute première fois, le groupe français, numéro 2 mondial du secteur ferroviaire, a testé lundi 23 septembre en Allemagne le téléguidage d'un train régional par le biais d'une tablette, sans intervention d'un conducteur en cabine. Une cinquantaine de voyageurs se trouvaient à bord, ainsi que franceinfo.

Caméras, capteurs et radars

C'est un train d'apparence classique, comme on en voit sur des lignes régionales depuis plus de 20 ans dans plusieurs pays européens. Mais celui-ci dispose d'une dizaine de caméras, de capteurs et de radars fixés à l'avant. Un modèle que Julian Rausch, opérateur chez Alstom, a piloté sur quelques kilomètres avec une simple tablette, près de Salzgitter, en Allemagne.

"Je vois dans ma tablette ce que le conducteur voit dans sa cabine. Donc grâce aux caméras, j'ai une vision sur ce qui se trouve à l'avant du train. Et ça, je peux le faire au bord de la voie ou dans un bureau à distance. J'ai la même vision que le conducteur à bord de la cabine."

Julian Rausch, opérateur chez Alstom

à franceinfo

À bord, les passagers ne voient aucune différence, à l'image de ce qu'ils peuvent vivre avec des métros automatiques qui équipent déjà de nombreuses villes à travers le monde. Ce n'est en revanche pas du tout la même chose de circuler en circuit fermé que sur des voies, où des animaux peuvent traverser.

Florian Kittelmann, directeur de la mobilité autonome chez Alstom, juge pourtant que la technologie s'avère plus fiable que l'œil humain. "Une question importante est de savoir si un conducteur va détecter tous les obstacles. La réponse est non. Je suis convaincu que les trains autonomes vont avoir une capacité à répondre plus vite que des conducteurs humains", soutient Florian Kittelmann.

A bord du train, pas de conducteur en cabine. Le train est piloté à distance par une tablette. (RAPHAEL EBENSTEIN - FRANCEINFO - RADIOFRANCE)

Reste à en convaincre les différents opérateurs ferroviaires et les voyageurs, ainsi qu'à définir toutes les normes d'utilisation. Mais Alstom s'appuie sur les systèmes existants de signalisation et de contrôle des trains au niveau européen, sans avoir besoin d'équipements supplémentaires en bord de voie.

De quoi imaginer, selon Florian Kittelmann, de premiers trains autonomes en circulation dans un avenir proche. "La date finale va être 2032. Mais pour y arriver, il faut déjà commencer aujourd'hui". Une véritable révolution en vue, mais à laquelle Alstom n'est évidemment pas le seul constructeur à se préparer à ce jour.

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