Reportage "On est serrés, collés" : la galère des usagers du métro parisien, qui ne tient toujours pas ses objectifs de ponctualité et de régularité

Île-de-France Mobilités a de nouveau épinglé la RATP mardi 5 décembre pour son manque de régularité et de ponctualité.
Article rédigé par Thomas Giraudeau - Edité par Mathilde Bouquerel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une rame de métro parisien à l'heure de pointe le 20 novembre 2023. (QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS)

"Nous avons un réseau obsolète", constate Jean Castex dans les colonnes de Les Echos mercredi 6 décembre. L'ex-Premier ministre est arrivé à la tête de la RATP en novembre 2022 avec un objectif : redresser la barre et notamment réembaucher des conducteurs pour faire en sorte que tous les métros arrivent à quai. Mais le compte n'y est pas. Mardi 5 décembre, Île-de-France Mobilités, l'autorité organisatrice des transports franciliens, a encore tapé sur les doigts de la RATP. Les objectifs de régularité et de ponctualité ne sont pas tenus, loin de là, en particulier sur six lignes de métro.

Sur le quai de la ligne 6 à l'heure de pointe, les annonces sonores promettent le prochain train dans une minute, et le suivant cinq minutes plus tard. Un métro toutes les quatre minutes seulement, donc. "Avant, il y avait des métros toutes les une à deux minutes, se souvient cette voyageuse. Forcément, il y a beaucoup plus de monde dans les rames. On est serrés, collés."

"Le soir, ce n'est vraiment pas agréable. Tu as juste envie de t'asseoir et d'être tranquille. Et là, on ne peut pas."

Une voyageuse de la ligne 6 du métro parisien

à franceinfo

D'autant que depuis mercredi, la ligne 6 du métro connaît d'importantes perturbations. Un train finit par arriver, bondé. Des voyageurs sont collés aux vitres. Il y a une panne de signalisation : les rames roulent au ralenti. "C'est assez récurrent", commente un voyageur tandis qu'une autre précise : "Je dirais une fois tous les 15 jours. Surtout le soir." Un troisième s'interroge : "Est-ce que c'est un problème de personnel, d'organisation, de maintenance ?"

Des rames de métro vieillissantes

C'est un peu de tout ça à la fois. Île-de-France Mobilités met en cause la gestion du personnel : absentéisme, arrêts maladies de conducteurs. La RATP rétorque qu'elle est quasiment revenue aux effectifs d'avant-Covid et qu'il faut plutôt regarder du côté des ateliers. Il manque des agents pour entretenir les rames, et surtout trop de métros passent au garage. "Tant que ces métros vieillissants rouleront, on aura des problèmes de ponctualité et de régularité", pointe Bastien Berthier, élu Force Ouvrière à la RATP.

Les six lignes de métro les plus à la traîne sont celles qui ont les rames les plus anciennes. "On a de moins en moins de pièces en stock, les matériels sont vieux, explique le représentant syndical. Donc c'est du bidouillage et à force d'en faire, ils tombent en panne. C'est une situation qu'on n'a jamais vécue." Bastien Berthier espère une amélioration de la situation pour 2030, le temps que de nouvelles rames remplacent toutes celles qui ont bien vécu. 
 

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