"RER métropolitains", entretien du réseau, trains de nuit... Ce qu'il faut retenir des annonces d'Elisabeth Borne sur le transport ferroviaire
Elisabeth Borne donne le signal. Vendredi 24 février, la Première ministre a confirmé le lancement d'un plan de 100 milliards d'euros d'ici à 2040 pour le transport ferroviaire, qui comprend l'entretien du réseau, mais aussi le lancement de nouvelles lignes.
Pour aiguiller sa politique, la cheffe du gouvernement brandit une feuille de route : le dernier rapport du Comité d'orientation des infrastructures (COI), qui préconise des investissements massifs au nom de la transition écologique. Franceinfo récapitule les grandes perspectives de ce programme.
Vers la création de "RER métropolitains"
"Ce n'est pas un sujet de centre-ville", s'est défendue vendredi la Première ministre lors d'une conférence de presse organisée à Matignon au sujet de ces nouvelles lignes, inspirées du Réseau express régional qui dessert Paris et l'Ile-de-France. Elisabeth Borne a confirmé sa volonté de lancer de nouvelles lignes "entre métropoles, territoires péri-urbains et villes moyennes", à cheval entre les lignes urbaines existantes et le réseau TER. "C'est l'usage du train qui va évoluer, avec des trains plus nombreux, plus réguliers et desservant mieux les bassins de vie", a assuré la Première ministre.
Désigné comme "service express régional" dans le rapport du COI, ce projet de train a déjà donné lieu à une quinzaine de chantiers à travers la France, fait remarquer le Comité, sur le modèle du "Léman express", qui circule entre la Suisse et la France. Les agglomérations de Lille, Rouen, Nantes, Bordeaux, Toulon ou encore Mulhouse sont concernées. Les RER métropolitains doivent être mis en place grâce à l'organisation de services existants, mais aussi sur des lignes nouvellement construites. "Notre stratégie doit profiter à tous les Français, où qu'ils vivent, des petites communes jusqu'aux grandes métropoles", a exhorté Elisabeth Borne.
Des investissements supplémentaires pour l'entretien du réseau
Avec son nouveau plan, la Première ministre veut "mettre fin au vieillissement" du réseau ferroviaire, un phénomène qui empêche le train d'être "une alternative crédible à la voiture", déplore la cheffe du gouvernement. "Nous augmenterons encore les investissements dans le réseau existant pour atteindre, d'ici à la fin du quinquennat, 1 milliard d'euros supplémentaire par an pour la régénération du réseau, et 500 millions d'euros par an pour sa modernisation", a-t-elle ainsi annoncé.
Pour Elisabeth Borne, ces opérations doivent permettre aux compagnies ferroviaires de proposer à leurs usagers "davantage de trains, une meilleure ponctualité et des temps de parcours moins longs".
Un flou persistant sur les trains de nuit et le fret ferroviaire
Dans son discours, Elisabeth Borne a mentionné la "relance" des trains de nuit, sans toutefois faire d'annonce précise à ce sujet. En septembre dernier, le collectif Oui au train de nuit déplorait sur franceinfo le fait que "rien [n'apparaissait] dans le projet de budget de l'État" concernant ce mode de transport. Une inquiétude partagée par le COI, qui pointe dans son rapport un retard important : aucun nouveau matériel n'a été commandé depuis cinq ans, alors que les trains de nuits, décrits comme vieillissants, seront "radiés [de la circulation] en quasi-totalité d'ici à 2027".
Brièvement mentionné, le transport de marchandises n'a pas davantage fait l'objet de nouvelles annonces. Elisabeth Borne a néanmoins promis que le fret ferroviaire, qui repose encore en majorité sur des locomotives diesel, plus polluantes, sera décarboné grâce à "la modernisation du réseau ferré". Comme le recommande le COI, des efforts doivent être menés pour amener les entreprises à choisir le rail plutôt que la route, pour l'instant moins coûteuse et plus facile d'accès. Afin d'inverser cette tendance, Elisabeth Borne a promis "des investissements pour la régénération du réseau fluvial [et] pour la modernisation des grands ports", dans le but de faciliter "les connexions entre les différents réseaux".
Une volonté de renforcer la collaboration entre Etat et régions
La facture de cette "nouvelle donne ferroviaire", telle que l'a décrite la Première ministre, avoisinera les 100 milliards d'euros et sera prise en charge par l'Etat, "aux côtés de la SNCF, de l'Union européenne et des collectivités locales", a-t-elle précisé. Pour mettre en œuvre ces nouveaux projets, le gouvernement entend négocier "avec les collectivités concernées, en particulier dans le cadre des contrats de plan Etat-région".
Prochaine étape dans le calendrier de ce vaste projet : le mois de mars prochain, lors duquel les préfets recevront leurs mandats de négociation. Un comité interministériel doit aussi se réunir dans les prochaines semaines pour assurer le suivi du plan.
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