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40 ans du TGV : "Le rapport des Français à leur hexagone a complètement changé", selon un spécialiste

"Il y a une modification de la perception du territoire par nos concitoyens absolument révolutionnaire", assure Gilles Dansart, journaliste, directeur de "Mobilettre", convaincu que l'avenir appartient au TGV. 

Article rédigé par franceinfo
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Photo datant du 16 juillet 1981 du premier TGV circulant avec des passagers sur la nouvelle ligne Paris Sud entre Lyon et Montchanin-Le Creusot. (EDMOND PINAUD / AFP)

"Le rapport des Français à leur hexagone a totalement changé depuis 40 ans" et l'arrivée du TGV, analyse sur franceinfo Gilles Dansart, journaliste, directeur de Mobilettre (newsletter sur la mobilité et les transports). Selon lui, le TGV va continuer de se développer en France, avec l'ouverture à la concurrence du marché ferroviaire. Il est devenu, selon lui, "un instrument essentiel de desserte des grandes métropoles".

>> Savoir-faire, passion et nostalgie : la SNCF célèbre les 40 ans du premier record de vitesse du TGV

franceinfo : Peut-on affirmer qu'il y a un effet TGV en France ?

Gilles Dansart : Oui, le rapport des Français à leur hexagone a complètement changé depuis 40 ans. On peut aller plus vite à Marseille depuis Paris que de Paris à Châteauroux. Il y a une modification de la perception du territoire par nos concitoyens qui est absolument révolutionnaire sur ces 40 dernières années.

À côté de cela vous avez des territoires non desservis, des petites lignes qui ferment aussi. C'est l'une des conséquences de l'arrivée du TGV ?

Tout à fait. Le TGV a aspiré l'essentiel des financements disponibles. C'était un instrument formidable pour les politiques comme les maires des grandes villes. Pour la SNCF, ça a longtemps été la vache à lait qui lui a permis de survivre. Le réseau classique, les petites lignes, ont beaucoup souffert de cette priorité donnée aux TGV.

Avec la crise sanitaire, est-ce que le TGV est toujours une priorité de la SNCF et de l'État ?

Cela reste une priorité car il faut bien considérer l'énormité des investissements consentis depuis presque 50 ans pour construire les lignes et desservir les grandes métropoles. On ne peut pas abandonner le TGV. La SNCF et l'État sont condamnés à le continuer car c'est devenu un instrument essentiel de desserte des grandes métropoles.

"Il faut faire un "en même temps", du TGV mais aussi ce maillage territorial par des lignes classiques, des petites lignes, pour faire en sorte que nos concitoyens soient traités de façon égale."

Gilles Dansart, journaliste

à franceinfo

Est-ce que la SNCF est en train de revoir son modèle économique ?

Nécessairement. Elle est en train de le revoir pour deux raisons. D'abord il y a l'arrivée de la concurrence. De la même façon que la SNCF va exploiter des trains en Espagne, avec un concept low-cost, elle s'attend à ce que des concurrents viennent sur son territoire proposer des offres un peu différentes et notamment les Italiens vont arriver sur Paris-Lyon-Milan. La deuxième raison pour laquelle elle doit revoir ce modèle c'est que l'État lui demande de concevoir un peu autrement la conception du réseau français. Il faut revoir la desserte des villes moyennes, refaire de la desserte fine des territoires car du fait du réchauffement climatique, le train est devenu la meilleure solution de transport. Les grands investisseurs internationaux misent beaucoup sur le ferroviaire. C'est un mode de transport d'avenir, car il est peu polluant.

Quel est le TGV du futur ?

La priorité c'est qu'il soit plus vert, qu'il consomme moins d'énergies, qu'il soit plus confortable mais le TGV va connaître des développements liés à sa tarification. On va sans doute avoir des trains moins chers, sur le modèle des Ouigo.

"On va avoir une banalisation de la grande vitesse parallèlement à un renforcement de la grande vitesse haut de gamme pour les femmes et les hommes d'affaires."

Gilles Dansart, journaliste

à franceinfo

Avec la concurrence, ça devrait foisonner et il pourrait il y avoir beaucoup plus de TGV sur le réseau.

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