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Accident de train à Brétigny : la "vétusté" des rails à l'origine du déraillement, selon une nouvelle expertise

Cette nouvelle expertise métallurgique évoque "un ensemble de désordres" sur l'aiguillage "qui témoignent d'une certaine vétusté des différents éléments en présence"

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne), le 12 juillet 2013, a fait sept morts et plusieurs dizaines de blessés.  (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Un défaut de maintenance serait-il à l'origine de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne), plutôt qu'un défaut de l'acier ? Une nouvelle expertise métallurgique, dont les résultats sont dévoilés, jeudi 26 juillet, semble aller dans ce sens. Selon cette expertise, le déraillement du train Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet 2013, aurait été causé par la "vétusté" des rails, et non par un problème au niveau de l'acier. L'accident avait causé la mort de sept personnes et fait plusieurs dizaines de blessés. 

Le cœur d'aiguillage présente des "microporosités ou porosités, formées lors de la solidification de la pièce" et pouvant "favoriser la cinétique [propagation] des fissures, voire leur formation", précise cette expertise. Mais "dans le cas présent", les fissures observées sur l'aiguillage qui a fait dérailler le train "proviennent d'un ensemble de désordres (...) qui témoignent d'une certaine vétusté des différents éléments en présence". L'expert cite, notamment, un manque de pièces et des desserrages. 

"C'est cet ensemble de désordres qui, associé aux sollicitations en service (passages de trains), a provoqué l'amorçage et la propagation des fissures", conclut l'expertise. 

"Cela fait tomber la thèse de la SNCF"

La SNCF avait obtenu en 2016 une expertise complémentaire, afin de rechercher un éventuel "défaut de l'acier" d'une pièce d'aiguillage, qui aurait pu expliquer le déraillement du train. Depuis cinq ans, les experts judiciaires ont constamment expliqué la catastrophe par un défaut de maintenance, quand la compagnie ferroviaire a privilégié le scénario d'une fissuration rapide, brutale et imprévisible.

Pour Xavier-Philippe Gruwez, avocat de plusieurs parties civiles, cette nouvelle expertise métallurgique "fait tomber la thèse de la SNCF""L'expertise confirme que c'est la vétusté du réseau qui est à l'origine de l'accident, pas un défaut imprévisible de l'acier", défend-il. "L'expertise dit que la rupture est due à une usure progressive et ancienne du métal, ce qui implique un défaut d'entretien prolongé", abonde Gérard Chemla, avocat de l'association des victimes de Brétigny. 

L'avocat de la SNCF, Emmanuel Marsigny, a refusé de commenter cet extrait. "Il s'agit d'une page, quelques paragraphes, sur un rapport qui en fait plus de 80 et qu'aucune des parties n'a encore reçu", a-t-il déclaré. La compagnie ferroviaire et SNCF Réseau (ex-RFF, gestionnaire du réseau ferré) sont actuellement mis en examen en tant que personnes morales, tous deux pour homicides et blessures involontaires. Trois cheminots de la SNCF, chargés de la surveillance des voies au moment de l'accident, sont actuellement placés sous le statut intermédiaire de témoin assisté.

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