"Dure", "colérique", "cassante"... Les syndicats de cheminots ne gardent pas un bon souvenir d'Elisabeth Borne
La nouvelle Première ministre a notamment eu en charge par le passé la réforme de la SNCF. Les syndicats se souviennent d'un dialogue difficile avec une ministre qui manquait d'empathie.
Elle a laissé un souvenir prégnant aux syndicats de cheminots. Elisabeth Borne a été nommée Première ministre lundi 16 mai pour succéder à Jean Castex dans la continuité de la réélection d'Emmanuel Macron. Plusieurs fois ministre depuis 2017, Elisabeth Borne a notamment porté la réforme de la SNCF, signant la fin du statut de cheminot. La nouvelle locataire de Matignon n'a pas laissé de bons souvenirs aux syndicats.
Au printemps 2018, les cheminots avaient mené une grève en pointillés de 36 jours, étalée sur trois mois, pour protester contre cette réforme. Il s'agissait ainsi de la plus longue de l'histoire sociale, pourtant agitée, de la SNCF. C'est donc peu dire que les syndicats de cheminots ont tout fait pour tenter d'empêcher la réforme ferroviaire mais se sont heurtés à un mur. "C'est quelqu'un de très dur dans la négociation et en dehors. Elle est aux ordres donc ce n'est pas toujours facile de faire du dialogue social", se souvient Florent Monteilhet, secrétaire général adjoint de l'Unsa Ferroviaire. Il ne garde pas une bonne image d'Elisabeth Borne et se souvient même de discussions très compliquées.
"Nous arrivions avec nos revendications, elle les écoutait mais elle avait déjà pris sa décision avant qu'on arrive."
Florent Monteilhet, secrétaire général adjoint de l'Unsa ferroviaireà franceinfo
D'autres syndicalistes de la SNCF enfoncent le clou sous le sceau de l'anonymat.
À les entendre, Elisabeth Borne connaissait certes son dossier mais manquait singulièrement d'empathie et pouvait se montrer parfois colérique ou cassante.
Ils ne misent donc pas sur un dialogue très fructueux, alors que l'une des priorités de la nouvelle Première ministre sera sans doute de faire adopter la réforme des retraites et accessoirement la fin des régimes spéciaux, dont celui de la SNCF.
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