Grève à la SNCF : la direction propose des "mesures complémentaires", la balle dans le camp des syndicats
Ce qu'il faut savoir
Vers une sortie de crise à la SNCF ? Alors que deux TGV sur cinq prévus lors du week-end de Noël sont annulés, la direction de l'entreprise dit avoir proposé jeudi 22 décembre des "mesures complémentaires fortes" à destination des chefs de bord, aussi désignés comme "contrôleurs". Une annonce qui fait suite à la rencontre organisée jeudi après-midi entre les syndicats et Jean-Pierre Farandou, président du groupe. Les syndicats ont ainsi jusqu'à vendredi midi pour accepter ou non le "projet d'accord". Ce direct est maintenant terminé.
Emmanuel Macron "excédé". Du côté de l'Elysée, l'entourage du président de la République a fait savoir que ce dernier est "excédé par la situation vécue par tant de Français", estimant que "c'est un manque d’empathie total, après deux Noëls gâchés par le Covid." Par ailleurs, la présidence indique qu'Emmanuel Macron "demande à ses ministres de faire le maximum pour trouver des solutions pour compenser l’absence de trains".
Olivier Véran appelle au renoncement. Le porte-parole du gouvernement demande à "l'ensemble des personnes qui ont annoncé vouloir faire grève d'y renoncer". Il les enjoint à "entendre la demande légitime des Français de pouvoir retrouver leur famille dans de bonnes conditions". Un peu plus tôt, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, interrogé par Sud Radio, a exigé que la SNCF "trouve une solution dans les prochaines heures".
Le week-end du Nouvel An menacé. Il y aura "forcément" des trains annulés lors du dernier week-end de l'année, estime sur franceinfo le secrétaire général du syndicat Unsa-Ferroviaire, qui n'appelle pas à la grève. Sur RTL, Jean-Pierre Farandou, au contraire, assure qu'"il est encore possible d'éviter que le week-end du jour de l'An soit gâché" et rencontrera vendredi les syndicats, qui ne sont pas à l'origine du mouvement.
Farandou "ne comprend pas cette grève". Le patron de la SCNF assure sur RTL que la direction a "tout donné pour éviter" ce mouvement social. Selon lui, les négociations annuelles obligatoires sur les salaires en décembre, dans un contexte d'inflation, ont débouché sur une revalorisation moyenne de près de 6% en 2023 pour les cheminots, et 7,5% pour les chefs de bord.
Un coût pour la SNCF. La grève fera perdre "sans doute une centaine de millions d'euros" à la SNCF, calcule Clément Beaune, pour qui "on n'a pas besoin de ça en ce moment". De son côté, Jean-Pierre Farandou assure que la compagnie déboursera "plusieurs dizaines de millions d'euros" pour offrir aux passagers des trains annulés, en plus d'un remboursement, un bon d'achat valant le double du prix de leur billet.