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Missions, salaires, horaires : quelles sont les conditions de travail des contrôleurs de la SNCF ?

Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont signé vendredi l'accord de la direction qui prévoit notamment de faire passer la prime annuelle des contrôleurs de 600 à 720 euros et de créer 200 emplois supplémentaires en 2023. Le préavis de grève est levé pour le week-end du Nouvel An.
Article rédigé par Guillaume Gaven - Mathilde Bouquerel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un contrôleur de la SNCF en gare de Montpellier Saint Roch. (GUILLAUME BONNEFONT / MAXPPP)

Si le préavis de grève à la SNCF est levé pour le week-end de la Saint-Sylvestre, il n'y aura de cadeau de dernière minute pour celui de Noël. À l'initiative de SUD-Rail, de l'Unsa et de la CFDT qui ont suivi un collectif de contrôleurs créé à la rentrée, une grève importante touche la compagnie ferroviaire du vendredi 23 décembre et jusqu'à la fin du week-end  : deux trains sur trois circulent en moyenne vendredi et trois sur cinq samedi et dimanche. 

>>> Grève à la SNCF à Noël et au Nouvel An : que sait-on du collectif des contrôleurs "apolitique et non syndiqué" à l'origine du mouvement social ?

Cette grève des contrôleurs porte sur des revendications salariales, le déroulé des carrières et, globalement, une plus grande reconnaissance des spécificités de la fonction par la direction de SNCF Voyageurs. La compagnie ferroviaire compte près de 10 000 contrôleurs, dont près de 3 000 travaillent sur les TGV et Intercités.

Une multitude de missions

Dans le jargon de la SNCF, ils sont appelés les ASCT, agents du service commercial train parce que leur travail ne consiste pas seulement à contrôler les billets de train. Ils sont aussi en première ligne, au contact des voyageurs, parfois un peu perdus, parfois un peu agressifs. Ils sont surtout les garants de leur sécurité. On les appelle également les chefs de bord car ils aident le conducteur en cas d'arrêt inopiné du train. Les contrôleurs sont chargés également de transborder les passagers d'une rame à l'autre en cas de besoin.

Formés aux premiers secours, ils sont prêts à agir en cas de malaise. Ils sont aussi formés en cas de menace terroriste à bord. Les contrôleurs donnent aussi le départ du train, une nouvelle tâche qui incombait auparavant aux agents de sol en gare. L'accumulation de ces missions a créé le malaise au sein de la profession.

Les contrôleurs dénoncent des salaires trop bas

En début de carrière, un ASCT gagne environ 1 800 euros brut par mois. En milieu de carrière c'est environ 2 400 euros brut par mois. Et 3 000 euros brut par mois en fin de carrière. À cela, s'ajoute des primes. Des données que l'on peut retrouver sur le site ressources.data.sncf.com, une plateforme sur laquelle la SNCF publie toutes les données de l'entreprise.

On y trouve aussi le salaire des conducteurs de train par exemple, qui gagnent 200 euros de plus en début de carrière et 700 à la fin de leur carrière. 

Des horaires décalés

Comme les conducteurs, les contrôleurs ont des horaires décalés et irréguliers : tantôt très tôt le matin, tantôt très tard le soir. Comme eux, les contrôleurs se relaient pour travailler le week-end, les jours fériés, pendant les fêtes. Et comme les conducteurs, ils sont amenés à passer 8 à 12 nuits par mois loin de chez eux, dormant à l'hôtel. Sans compter que, comme Pôle emploi l'explique sur son site Internet, pour devenir contrôleur il faut avoir du sang-froid et un "bon sens du relationnel". Notamment lorsqu'on doit verbaliser un voyageur récalcitrant ou informer les passagers d'un train arrêté en pleine voie.

Les contrôleurs sont mobilisés depuis plusieurs semaines pour dénoncer ce qu'ils estiment être un manque de reconnaissance mais également pour protester contre les difficultés à changer de poste au sein de l'entreprise. Notamment lorsqu'il faut passer du réseau TER au réseau TGV. Les syndicats dénoncent le fait que la direction des TGV a embauché des contrôleurs extérieurs, CDD ou intérimaires, pour pallier son manque de personnel. Quand un contrôleur du réseau TER veut passer au TGV, il n'y a plus de place pour lui, disent les syndicats.

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