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Les cheminots déterminés contre la réforme des retraites : "Il n'y a pas d'autre choix pour nous que d'arracher le retrait de ce projet"

Les appels à une "trêve de Noël" lancés par la direction de la SNCF et par le gouvernement n'entament pas la détermination des cheminots. Ils sont prêts à faire grève encore longtemps.

Article rédigé par Raphaël Ebenstein - Edité par Joanna Yakin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un agent SNCF en grève contre la réforme des retraites à la gare de l'Est, à Paris, le 9 décembre 2019.  (REMI DECOSTER / HANS LUCAS / AFP)

Alors que le gouvernement, la direction de la SNCF et même le syndicat CFDT appellent à une "trêve" pour Noël, les cheminots, eux, semblent déterminés à faire grève aussi longtemps que nécessaire. Dans la zone SNCF de Paris-Est, Anne Laure, salariée à l'ingénierie de la SNCF dénonce une tentative de faire culpabiliser les cheminots. "Moi aussi je dois partir, ma famille elle est à Lyon, elle n'est pas à Paris", explique-t-elle.

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Selon Anne-Laure, c'est bien le gouvernement qui est responsable de la situation. "Nous ce qu'on dit au gouvernement c'est qu'il suffit qu'il retire sa réforme, d'ici demain tout le monde roule", assure-t-elle.

"Pas d'autre choix"

"Moi j'ai aucune envie d'être en grève à Noël, très sincèrement, ni même au jour de l'an", explique également Patrick Belhadj, secrétaire général de la CGT-Cheminots à Paris-Est. "Mais il n'y a pas d'autre choix pour nous aujourd'hui que d'arracher le retrait de ce projet", ajoute le syndicaliste.

Il n'y a pas d'essoufflement en vue, au contraire, plus les jours passent, moins les grévistes sont prêts à lâcher résume Mathieu, aiguilleur à la SNCF. 

Ce n'est pas quand on a déjà deux semaines d'engagement dans le conflit qu'on est prêt à retourner au travail la queue entre les jambes.

Mathieu, aiguilleur

Selon Mathieu, le gouvernement se trompe s'il table sur un phénomène d'usure des cheminots. "Entre perdre des centaines d'euros, peut-être des milliers d'euros dans la grève ou perdre des centaines d'euros chaque mois sur leurs futures pensions, le compte est vite fait", argumente-t-il.

L'optimisme reste de mise chez les grévistes. Selon Basile, délégué SUD Rail, il suffirait juste que d'autres secteurs économiques entrent en grève reconductible. 

La meilleure façon ce serait de se mettre tous en grève en fait mercredi, jeudi, vendredi. Vendredi ça pourrait être plié si on s'y mettait tous ensemble.

Basile, délégué SUD-Rail

Ce scénario d'une grève reconductible étendue, le gouvernement préfère sans doute ne pas l'envisager.

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