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SNCF : pour l'Unsa, "le compte n'y est pas" après la réunion avec Édouard Philippe

Après avoir été reçu par le Premier ministre, Édouard Philippe, pour évoquer la réforme du rail, le secrétaire général de l'Unsa ferroviaire, Roger Dillenseger, évoque sur franceinfo la réunion d'une intersyndicale pour décider des suites à donner à la mobilisation.

Article rédigé par franceinfo
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Roger Dillsenger, secrétaire général de l'Unsa, le 5 avril 2018. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"À l'heure qu'il est, le compte n'y est pas", a commenté Roger Dillenseger, le secrétaire général de l'Unsa ferroviaire, lundi 7 mai sur franceinfo, à la sortie d'un rendez-vous avec le Premier ministre, Édouard Philippe, sur la réforme de la SNCF.

franceinfo : Quel est votre sentiment après votre rendez-vous avec le Premier ministre ?

Roger Dillenseger : Les organisations syndicales ont eu la capacité d'apprécier le pouvoir du Premier ministre à jouer de la montre, à gagner du temps. On nous informe aujourd'hui d'un engagement de poursuite des négociations, ces négociations que l'on mène depuis six semaines, et on voit à quelle vitesse et avec quel contenu. Sur les questions du financement de la dette et plus largement du système ferroviaire, aucun engagement factuel n'a été pris par le Premier ministre sauf à dire qu'on se revoit dans 15 jours. Donc face aux usagers, face à la situation de perte du pouvoir d'achat des cheminots, face à la SNCF elle-même, nous considérons que ce report de 15 jours pour annoncer potentiellement quelque chose de formalisé, de factuel, nous semble de nature à vouloir gagner du temps. Les seuls éléments supplémentaires sont la méthode et une vision à long terme, avec un objectif fixé à 2020-2022, mais en réalité très peu de concret.

Cette réunion n'a-t-elle servi à rien, alors ?

C'est un point d'étape aujourd'hui mais à notre sens un point d'étape qui aurait dû avoir des conséquences plus prononcées et plus fortes. Je pense que depuis le 20 avril, date de notre demande d'être reçus par le premier ministre, des choses auraient pu être actées. Nous, on regrette cette poursuite de mobilisation, cette nécessité de poursuivre la mobilisation, parce que tout simplement on a une pensée pour les usagers, on a une pensée pour les voyageurs, on a une pensée pour les cheminots qui, par cette voie, perdent du pouvoir d'achat, et c'est également un souci qui devrait être celui de l'entreprise et nous on appelle tous les partenaires à prendre chacun ses responsabilités pour réduire le plus possible cette période.

Allez-vous continuer votre mobilisation ?

On rentre maintenant dans un calendrier de première urgence, et dans notre méthode d'organisation syndicale pratiquant la politique contractuelle, on va continuer à proposer des amendements pour ce projet de loi qui devrait passer au Sénat aux alentours de la fin du mois, donc un calendrier d'urgence justement pour faire évoluer ce projet de loi. (…) Je réunis, moi, mes structures pas plus tard que mercredi matin pour justement s'interroger sur la poursuite de la mobilisation, qui à mon sens ne fait que très peu de doute. À l'heure qu'il est, le compte n'y est pas. Et donc mercredi 9 mai, au soir, une intersyndicale se réunira pour décider des suites à donner.

Le financement de la dette est-elle le sujet principal de ces négociations ?

Je pense même qu'au-delà de la question spécifique de la dette, il y a la question du financement pérenne du système ferroviaire. Aujourd'hui, la dette est un sujet important, et effectivement le poids de l'emprunt que porte la SNCF sur des engagements des gouvernements successifs, c'est un sujet important à l'instant T. Pour autant, il faut également réfléchir au financement pérenne du système pour ne pas commencer à reconstruire la dette une fois que celle-ci sera potentiellement reprise. Et sur les négociations en cours, il y a encore bien des sujets à traiter, notamment la question des transferts des personnels, les garanties de la rémunération, les facilités de circulation et j'en oublie. Non, il y a d'autres sujets à traiter et cela dans l'urgence avant la deuxième lecture au Sénat.

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