Vot'action à la SNCF : "La direction fait tout pour empêcher le vote", dénonce Sud Rail
Un dixième épisode de grève a débuté jeudi 17 à la SNCF et la consultation interne sur la réforme est prolongée jusqu’au mardi 22 mai. Une vot’action que la direction tente d’étouffer selon le syndicat Sud Rail.
La grève à la SNCF a repris jeudi 17 mai au soir et jusqu’à dimanche matin pour une dixième séquence de mobilisation. La consultation syndicale sur la réforme à la SNCF, appelée "vot'action", va être prolongée jusqu'à mardi soir. Pour Bruno Poncet, secrétaire fédéral de Sud Rail, invité de franceinfo vendredi 18 mai, "la direction fait tout pour empêcher le vote (...) Elle envoie même des consignes à ses cadres pour ne pas voter", affirme le syndicaliste.
franceinfo : La consultation devait s'achever lundi 21 mai mais la date est finalement repoussée au mardi 22 mai. Pour quelle raison ?
Bruno Poncet : Parce que lundi, c'est férié, donc c'était très compliqué pour pouvoir faire la caisse. Mardi est une journée de la défense du service public, on ne se voyait pas faire une annonce. Donc on a repoussé à mercredi l'annonce des résultats, avec une conférence de presse. Ça nous laisse un peu de temps.
N'est-ce pas parce qu'il n'y a pas assez de votants pour l'instant ?
Je pense qu'on aura des surprises sur le nombre de votants. Les gens ont envie de voter, ils sont très intéressés. Après, à certains endroits, la direction fait tout pour empêcher le vote, elle envoie même des consignes à ses cadres pour ne pas voter. Mais on se rend compte que beaucoup de cadres viennent voter, ils ont besoin d'exprimer leur opposition ou leur soutien à la réforme, et tant mieux. C'est dommage que l'entreprise ne joue pas le jeu et indique à ses cadres que voter, c'est mal.
La SNCF a décidé de payer des heures supplémentaires à certains de ses cadres qui ont enfilé le gilet rouge pour renseigner les voyageurs selon nos informations. Vous confirmez ?
C'est même pire que ça. J'ai des collègues et amis qui sont cadres. Ils reçoivent un mail la veille ou l'avant-veille qui leur dit '"de telle heure à telle heure, tu fais ça". Ce n'est pas un choix mais une obligation. Et s'ils ont le malheur de dire qu'ils ne veulent pas faire gilet rouge, je peux vous garantir que les pressions sont énormes. Le problème, c'est cette façon de contraindre et de forcer les gens à faire gilet rouge alors que c'est peut-être pas leur envie du tout, et en sachant que ce n'est pas leur métier non plus.
La CGT se joindra à la manifestation le 26 mai contre la politique du gouvernement. Est-ce que Sud Rail va y participer?
Bien sûr. Notre unité syndicale Solidaires fait d'ailleurs partie de l'appel. Nous manifesterons le 26 mai. Il ne s'agit pas de rejoindre les partis politiques, c'est juste histoire que tous ceux qui s'opposent à la politique de Macron se rejoignent ce jour-là. Tant mieux que la CGT vienne. Ça nous paraît primordial qu'un maximum de Français puissent exprimer leur mécontentement.
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