La dégradation de la ligne SNCF Paris-Orléans-Limoges-Toulouse "met en danger le développement économique" des entreprises sur la ligne, alerte le maire de Limoges
Les trains de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse "roulent sur des voies qui n'ont pas été entretenues, avec des catenaires pas entretenues et des trains qui ont été livrés entre 1978 et 1982", déplore ce vendredi sur franceinfo, le maire LR de Limoges Émile Roger Lombertie, également vice-président de l'association "Urgence Ligne POLT". Le ministre des Transports, Clément Beaune, doit se rendre, aux côtés du patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou, à Limoges à l'occasion d'une opération de sauvetage de la ligne de train en mauvais état.
>> REPORTAGE. Dans le train de 5h26 entre Limoges et Paris, "c'est un peu la surprise à chaque fois"
L'élu du Limousin dénonce ce "matériel ancien" qui contribue aux nombreux retards, suppressions ou retards de trains. Selon Émile Roger Lombertie, la dégradation de cette ligne "nuit et met en danger le développement économique à la fois du Limousin, mais de toutes les entreprises qui sont sur la ligne". Il rappelle qu'actuellement "4,5 voire 5 millions de personnes sont desservies" par cette ligne.
Pour dénoncer cette situation, avec les maires de Toulouse et d'Orléans, il cosigne une lettre adressée au ministre des Transports, afin de "lui dire l'importance de la rénovation de cette ligne" et pour lui demander "de mettre de l'argent supplémentaire pour que les travaux avancent plus vite et soient réalisés dans de meilleures conditions". En effet, des travaux doivent permettre de "relier Limoges à Paris en 2h49" contre 3h15 actuellement. L'État s'était engagé à mobiliser sur dix ans plus de 2,2 milliards d'euros pour remplacer les rails et les rames et 257 millions d'euros pour moderniser la ligne, mais les travaux ont pris du retard.
"On en est arrivé là, à cause d'une succession de reports et d'abandons entre les propositions faites par les différents gouvernements et les oppositions des élus locaux qui n'ont jamais pu se mettre d'accord"
Emile Roger Lombertie, maire de Limogesà franceinfo
Le maire de Limoges souhaite "un engagement de l'Etat et de la SNCF"
Le maire LR de Limoges est catégorique : "Il faut à la fois régénérer et rénover la voie pour la rendre efficace sur tout le trajet jusqu'à Toulouse". "C'est vital pour les entreprises qui ont besoin d'aller à Paris pour travailler, c'est vital pour notre territoire car ça dessert tout le centre de la France, aussi bien Aurillac et le Cantal en passant par Limoges qu'une partie de la Dordogne, la Haute-Vienne, l'Indre, etc., indique Émile Roger Lombertie.
Legrand est un des rares groupes du CAC 40 dont le siège est à Limoges et compte y rester même si le groupe se dit pénalisé à cause des liaisons SNCF, les retards et la suppression des trains pèsent sur l'activité. Au point que Benoît Coquart, le directeur général de Legrand, s’en est plaint à Jean-Pierre Farandou, le patron de la SNCF.
L'élu local attend donc beaucoup de la visite ce vendredi du ministre des Transports Clément Beaune et du PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou à Limoges. Émile Roge Lombertie entend bien leur demander "qu'ils nous garantissent le plus rapidement possible la régénération et la rénovation de la ligne". Le maire de Limoges souhaite obtenir ce vendredi "l'engagement de l'État et de la SNCF d'accélérer les travaux de rénovation". Il réclame également "des créneaux d'entrée fixes sur Paris de telle manière qu'il y ait des trains systématiques qui ne soient pas retardés, qui puissent facilement entrer et sortir de Paris".
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