Plafond de prix sur les billets de TGV : "C'est quelque chose qu'on réclame depuis longtemps", salue le président de la Fnaut
Bruno Gazeau insiste sur le besoin de "transparence" sur le système de tarification de la SNCF qu'il juge "particulièrement obscur".
Alors que la SNCF envisage de fixer un prix plafond pour les trajets en TGV, selon les informations de franceinfo, Bruno Gazeau trouve cela "rassurant". Le président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut), invité de franceinfo vendredi 4 décembre, affirme que "c'est quelque chose qu'on réclame depuis longtemps" et que les consommateurs ont besoin de plus de "transparence" sur le système de tarification de la SNCF qu'il juge "particulièrement obscur".
franceinfo : Est-ce que ce plafond des prix des billets envisagé par la SNCF est une bonne idée selon vous ?
Bruno Gazeau : C'est quelque chose qu'on réclame depuis longtemps. Depuis un certain temps, beaucoup d'usagers ont fait valoir que la tarification de la SNCF était difficile à comprendre. Beaucoup se retrouvaient dans une même voiture avec des prix différents. Et ça c'était le résultat d'un système de tarification qui est le "yield", qui fait que le prix de votre billet évolue selon la date à laquelle vous le prenez, et selon la densité des gens qui prennent un billet au même moment. Donc, ce système est particulièrement obscur. Les usagers n'en connaissent pas les tenants et les aboutissants. Ce que l'on demande c'est que ce "yield" soit encadré de telle sorte qu'on sache dans quelle fourchette de prix on se situe. Donc en proposant un plafond, la SNCF répond à notre demande de mieux informer les voyageurs sur l'évolution des prix. Et éviter d'avoir des situations comme à Noël ou les vacances scolaires avec une accumulation de départs et où les prix s'envolent. Et donc c'est rassurant de pouvoir les plafonner.
Quel plafond faudrait-il fixer idéalement pour vous ?
Pour l'instant on n'en a pas encore trop discuté avec la SNCF. On est engagé dans un cycle de concertations. Nous, ce sur quoi on se bat c'est sur la transparence.
Nous ne sommes pas contre le fait que l'on paye moins cher quand on prend notre billet tôt. Mais il faut qu'on connaisse les règles d'évolution des prix et l'encadrement de ces prix.
Bruno Gazeau, président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transportsà franceinfo
C'est une négociation qu'on aura avec la SNCF, je pense, dès la rentrée des vacances.
Faut-il par exemple revenir à la tarification au kilomètre qui a été abandonnée dans les années 1990 ?
Je ne suis pas sûr de ça. Je pense qu'il faut une tarification où les règles sont claires, pour que les gens y comprennent quelque chose. On ne peut pas faire abstraction complètement des modalités d'évolution des prix en fonction de la date à laquelle on prend son billet et de la densité de population. C'est sûr que les prix des billets de trains doivent être plus élevés pendant les périodes de pointe qu'en période creuse. Il faut gérer tout ça. Il faut que les gens puissent prendre leurs billets à l'avance, il faut qu'ils puissent les échanger. De ce point de vue-là, la SNCF a fait des avancées considérables et nous a donné satisfaction. Aujourd'hui les échanges et les remboursements sont gratuits, au moins jusqu'au 4 janvier et vraisemblablement un peu au-delà. On attend que ce soit pérennisé.
Ce plafond envisagé par la SNCF s'appliquerait sur les billets de TGV uniquement en seconde classe. Souhaiteriez-vous qu'il soit étendu à la première classe ?
Nous n'avons pas encore réfléchi à cette question. Chaque progrès est bon à prendre. On va déjà prendre les secondes classes, c'est d'abord ce qui nous intéresse parce que c'est beaucoup là que sont les familles et la plupart des voyageurs occasionnels. Si déjà on obtenait ça, parce que ça ne date pas d'aujourd'hui ce combat sur la tarification. Donc chaque chose en son temps.
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