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SNCF : six questions sur le changement de nom du TGV en "inOui"

La marque historique des trains à grande vitesse de la SNCF va "progressivement" changer de nom, à partir du mois de juillet.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 4min
Un TGV à quai, gare de l'Est, à Paris. (SERGE ATTAL / ONLY FRANCE)

Exit le Train à grande vitesse (TGV). La marque historique de la SNCF va "progressivement" changer de nom à partir du mois de juillet, devenant "inOui", a annoncé la SNCF vendredi 26 mai, confirmant une information de Mobilettre. InOui, qui promet wifi, wagon bar et voitures confortables, doit être le pendant premium de Ouigo, la marque de train low-cost du groupe lancée en 2013. Franceinfo répond aux questions que vous vous posez sur cette nouvelle appellation. 

Est-ce qu'on pourra encore dire "je prends le TGV" ?

"Le TGV reste le nom du train et du système, on continuera à dire 'je suis dans le TGV'. Ce qu'on fait simplement, c'est qu'on baptise un service qui, aujourd'hui, n'a pas de nom", explique Guillaume Pepy, le président de la SNCF. La directrice générale de Voyages SNCF, Rachel Picard, parle d'une "transformation vers le service", avec des agents formés pour "évoluer vers le service, leur faire adopter une nouvelles posture vis-à-vis des voyageurs, qui est plus attentive, plus attentionnée", à bord ou à quai.

Pourquoi le nom "inOui" ? 

Avec cette nouvelle appellation, la SNCF entend clarifier son offre, après avoir lancé Ouigo, ses services d'autocars Ouibus et de location de voitures OuiCar. Dans le cadre de cette refonte, le site voyages-sncf va être également repensé pour présenter plus clairement les différentes offres de la SNCF – y compris les autocars Ouibus ou le covoiturage Ouicar –, et rebaptisé "OUI.sncf".

"Notre page de résultats explicitera de façon très claire chacune des offres qui seront proposées (au client), pour qu'il choisisse en toute connaissance de cause", a détaillé le directeur général du site, Franck Gervais.

C'est pour quand exactement ? 

Les nouvelles rames doivent être présentées officiellement lundi 29 mai à la gare Montparnasse, à Paris. Elles seront inaugurées le 2 juillet, en même temps que les lignes à grande vitesse du TGV Atlantique reliant Paris à Rennes et Bordeaux, précise la SNCF.

Le déploiement des nouvelles rames se fera "progressivement". Il sera "pour 80% terminé fin 2018, et totalement début 2020", a précisé Guillaume Pepy.

Est-ce que les prix seront les mêmes ? 

"C'est sans augmentation de prix, il ne s'agit pas d'en faire un produit de luxe", a assuré le président de la SNCF, qui met en avant la baisse de 6% des prix du TGV (hors Ouigo) depuis 2015. Selon Gilles Dansart, le directeur de la lettre professionnelle Mobilettre interrogé par franceinfo, "environ 40% du prix du billet fait partie du prix de l’entretien des voies. En revanche, il y aura le maintien de ces petits prix structurels avec Ouigo, mais aussi avec inOui puisque les fameux billets 'Prem’s' continueront à exister sur une petite part de la nouvelle offre".

Quel est l'objectif ? 

La SNCF va perdre son monopole sur les lignes TGV en 2021, et s'emploie donc à redorer son image. Elle vise 15 millions de nouveaux passagers grande vitesse d'ici 2020, promet de franchir un "cap de qualité de service"Le contrôleur qui marmonne un bonjour dans sa barbe, ou la file d'attente en gare pour tenter de prendre le train précédent, tout ça, c'est du passé. Un avenir radieux, avec un personnel aux petits soins et un arsenal de services pratiques s'ouvre aux clients des TGV inOui, promet l'entreprise ferroviaire.

Est-ce une bonne idée ? 

Les avis sont partagés. Pour Gilles Dansart, "la marque TGV est abîmée parce que la concurrence est déjà là" avec "Blablacar, le covoiturage, les cars Macron, les avions lowcost". Selon le spécialiste, la SNCF n'a pas d'autre choix que de se rénover, depuis que "nous sommes entrés dans une ère d’extrême concurrence. Sans oublier celle qui va se produire peut-être dans trois ans avec de nouveaux opérateurs ferroviaires avec d’autres marques."

Pour Jean-Marc Lehu, enseignant-chercheur en stratégie de marque à l'université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, la SNCF commet au contraire "une grosse erreur de communication" avec le choix de ce nom. "Quand vous dites que c'est inOui, le consommateur s'attend à des monts et merveilles (...). Et là, vous avez en face la SNCF, avec tout son passé historique, avec ses problèmes sociaux...", explique-t-il à franceinfo. D'autre part, le mot "Oui" a une "connotation franco-française" et "n'a absolument aucun sens à l'international".

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