Trains : l'ouverture à la concurrence sera bénéfique "si on investit dans le réseau ferré"
Le journaliste Étienne Lefebvre et l'économiste Christophe Ramaux débattent, mardi 14 septembre sur franceinfo, de l'ouverture à la concurrence des lignes de chemin de fer français.
"La concurrence est le meilleur moyen d'éviter des hausses de prix et des rentes de situation. Sur les télécoms, ça a bien marché, sur l'énergie, beaucoup moins bien. Si on investit dans le réseau ferré, ça peut attirer des compagnies privées", estime Étienne Lefebvre, rédacteur en chef aux Échos.
"La part du fret ferroviaire a diminué de moitié entre 2003 et 2019, passant de 18 à 9%. On est la lanterne rouge en Europe", s'indigne Christophe Ramaux, membre des Économistes atterrés.
Concurrence "déloyale" de la route
"C'est le manque d'investissement dans le réseau qui a tué le fret. L'échelon des régions est le meilleur échelon pour tester l'ouverture à la concurrence du train", ajoute Étienne Lefebvre.
"31% des émissions de gaz à effet de serre sont dues aux transports donc il faut réduire la part du transport routier et basculer au maximum sur le ferroviaire, mais il est en situation de concurrence totalement déloyale par rapport à la route. 95% des routes sont financées par le contribuable contre 40% du réseau ferré. Ce qui use les routes, ce sont les camions qui ne financent pas les routes. Le seul moyen pour financer le fret, c'est de revenir sur une écotaxe poids lourds. Il faut mettre fin à cette concurrence déloyale en mettant fin aux travailleurs détachés aussi pour rassurer les petits transporteurs", explique Christophe Ramaux.
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