"Enfumage", "trop compliqué"... Usagers et syndicats de la SNCF se méfient de la vente de billets de train dans les bureaux de tabac
Après la signature d'un protocole de partenariat entre la SNCF et la Confédération des buralistes, la vente de billets de train doit arriver chez les buralistes de cinq régions françaises fin juillet.
Acheter un billet de train chez un buraliste en même temps qu'un paquet de cigarettes ou qu'un jeu à gratter, sera bientôt possible dans cinq régions de France. Dès la fin du mois de juillet, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, en Bourgogne-Franche-Comté, dans le Grand-Est, en Normandie et dans les Pays-de-la-Loire, les clients pourront acheter des billets de trains TER et de TGV. L'entreprise ferroviaire a officiellement signé, lundi 8 juillet, un protocole de partenariat avec la Confédération des buralistes.Une nouveauté qui ne plaît pas outre mesure à la SNCF, ni chez les usagers.
La problèmatique de la suppression d'emplois
Avec la suppression de "900 emplois à la vente", la SNCF adopte "une véritable stratégie d’enfumage" en signant ce protocole de partenariat avec la Confédération des buralistes, estime Laurent Brun, mardi 9 juillet sur franceinfo. Pour le secrétaire général du syndicat CGT-Cheminots, la direction de la SNCF "cherche des solutions pour faire des économies, pour supprimer des emplois, pour équilibrer ses comptes par rapport aux injonctions d’investissement qui lui sont faites par l’État". L'élu syndical juge que "le but est vraiment de faire face à la colère" des usagers.
Si Michel Magniez dit "pourquoi pas" à ce partenariat, le président de la Fédération nationale des associations des usagers des transports (Fnaut) Hauts-de-France met aussi en garde sur la vente des billets de train chez les buralistes. Mardi, sur franceinfo, il estime que la SNCF doit faire attention "à ce que ce ne soit pas une solution qui ne compense pas les fermetures de guichets".
Nous ne comprenons pas que l’on puisse considérer qu’on puisse vendre ça comme un paquet de cigarettes, ce n’est pas tout à fait le même travail.
Laurent Brun
secrétaire général du syndicat CGT-Cheminotsà franceinfo
Hormis la problématique de l'emploi, il y a aussi la formation des buralistes. Des agents de l'entreprise ferroviaire formeront les volontaires. Elle "sera extrêmement succincte, donc ils pourront vendre des parcours très simples, très réduits, explique Laurent Brun, de la CGT-Cheminots. Il y a une complexité de la gamme tarifaire, il y a une complexité des parcours des usagers qui ont besoin d’être conseillés, d’être aiguillés, qui ont besoin d’actions particulières notamment sur les placements à l’intérieur d’un train."
Michel Magniez rappelle que "le principe général de la Fnaut, c'est que l'usager puisse avoir accès le plus facilement possible à son billet", mais il tire le même constat. "C'est un métier de vendre un billet", estime le président du syndicat des usagers dans Hauts-de-France. Il prévient également qu'il "est très compliqué de se retrouver dans le maquis des tarifs" de la SNCF. Avec cette nouveauté, il faut aussi faire "attention à ne pas oublier le public des zones rurales ou des villes plus petites", prévient-il.
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