Taxis et véhicules sanitaires légers partagés : il n'y a pas de "conséquence médicale", soutient la Fédération nationale des ambulanciers privés

Si le délai maximum d'attente de 45 minutes soulève des questions, le syndicat estime que cette pratique n'a "pas d'aspect délétère" et met en avant "des années de pratique".
Article rédigé par franceinfo
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Une ambulance aux alentours de Lyon, en région Auvergne-Rhône-Alpes, le 16 juillet 2023. (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

"Ça fait quelques années qu'on pratique le transport partagé sans aucune conséquence médicale", soutient mercredi 20 novembre sur franceinfo Stéphane Ryckebusch, délégué national de la Fédération nationale des ambulanciers privés (Fnap), alors qu'un projet de décret définit les conditions du partage des transports sanitaires. Ce texte doit encore passer le 3 décembre devant le conseil national de la Cnam, avant signature du décret par le gouvernement et publication de la mesure au Journal officiel.

Selon sa nouvelle version, les patients devront partager avec d'autres malades son taxi ou son véhicule sanitaire léger (VSL), avec un détour de dix kilomètres possible par passager, dans la limite d'un détour total de trente kilomètres, et le délai d'attente du transport sanitaire partagé, avant et après les soins, ne devra pas dépasser 45 minutes. Stéphane Ryckebusch précise que cela ne concerne pas les ambulances, qui sont "des véhicules lourds destinés à recevoir sur un brancard un seul patient considéré en situation de gravité, en incapacité de se déplacer ou nécessitant une manutention particulière".

Le délégué national de la Fnap "entend les inquiétudes des usagers", mais il assure que les ambulanciers privés "réalisent quotidiennement ce genre de prise en charge" et ne constatent pas de problème majeur. Stéphane Ryckebusch met d'ailleurs en parallèle le fait que "les séances de dialyse ou de chimiothérapie s'organisent dans des salles collectives, avec quelques exceptions".

Des économies "nécessaires"

Stéphane Ryckebusch a quelques interrogations concernant spécifiquement le délai d'attente qui ne devra pas dépasser les 45 minutes. S'il considère que ces "délais sont tenables dans les environnements où les services sont proches", le délégué national de la Fnap se demande s'ils pourront être respectés dans d'autres territoires "comme la Corse où les établissements de santé sont éloignés des habitations". "On a un avis mitigé, parce qu'à certains endroits ce sera respecté en permanence mais dans d'autres ce sera plus" de temps, ajoute-t-il. 

Le délégué national de la Fnap juge par ailleurs cette "situation nécessaire", voire "incontournable" pour permettre à la Sécurité sociale de faire des économies. "Quand un VSL emmène deux patients, la facture est réduite de 23% et elle baisse de 35% quand il emmène trois patients", explique-t-il. Stéphane Ryckebusch souhaite donc que de "la pédagogie soit réalisée" auprès du grand public afin de démontrer que le transport sanitaire partagé relève "du bon sens" et n'a "pas d'aspect délétère".

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