Chassé-croisé : la France est "un pays de transit, entre 8 et 10 millions" de véhicules sont attendus sur les routes ce week-end
La journée de samedi est classée noire par Bison Futé dans le sens des départs.
"Entre 8 et 10 millions de véhicules vont emprunter nos réseaux chaque journée pendant le week-end", a prévenu vendredi 2 août sur franceinfo Christophe Boutin, délégué général de l'AFSA (Association des sociétés françaises d'autoroutes). Samedi 3 août, jour de chassé-croisé entre "juillettistes" et "aoûtiens", sera la journée la plus difficile de l'été, Bison Futé l'a classée noir dans le sens des départs.
franceinfo : Combien de voitures sont attendues sur les routes ce week-end ?
Christophe Boutin : Ça va être très chargé. Si on peut faire une estimation, entre 8 et 10 millions de véhicules vont emprunter nos réseaux chaque journée pendant le week-end. Des Français mais aussi beaucoup d'étrangers, puisque notre pays est un pays de transit, et que nous accueillons beaucoup d'usagers, notamment en provenance d'Europe du Nord, qui traversent notre pays soit pour rejoindre des plages situées sur nos côtes, soit plus au sud.
Quel est le prix moyen d'une section d'autoroute ?
Le prix moyen acquitté par un usager est assez faible, parce qu'en fait, le trajet moyen est assez peu élevé. Sur des grands week-ends, on va être sur des trajets un peu plus longs, mais la transaction moyenne sur autoroute, c'est environ 5 euros. [Le télépéage] progresse considérablement. C'est un service qui est plébiscité par nos clients. Sachez qu'aujourd'hui, plus d'une transaction sur deux est faite par un badge de télépéage. On est à 54% des transactions au total, et pratiquement 50% pour les seules voitures. C'est énorme, c'est un chiffre qui surprend toujours, notamment parce que quand on prend une barrière de péage, on a l'impression que l'ensemble des voies est plutôt affecté aux autres moyens de paiements. Le télépéage est un moyen moderne, qui permet de passer très rapidement. Vous ne vous arrêtez plus, donc évidemment, vous n'occupez pas la barrière.
Il y a beaucoup de personnels mobilisés sur ces week-ends-là ?
Oui, il y a beaucoup de personnels mobilisés pour sécuriser tous ces déplacements. Vous ne les voyez pas nécessairement. Je vous demande de faire attention à eux parce que, bien souvent, quand vous les voyez, c'est trop tard. Il y a du personnel mobilisé le long des voies pour secourir les usagers en détresse, pour aller ramasser d'éventuels obstacles sur les chaussées et du personnel qui s'assure que les passages au péage se passent bien. Par exemple, des personnels sont dans les back-offices pour surveiller que tout va bien, et il y a du personnel sur les aires d'autoroutes pour animer les aires et accueillir les usagers dans de bonnes conditions.
Vous appelez à faire attention aux personnels. Y a-t-il beaucoup d'accidents ?
Nous avons constaté une hausse de ces accidents. En 2017, 190 de nos véhicules ont été percutés par nos clients, dans des incidents liés au trafic. C'est considérable, et c'est une progression de 50% par rapport à l'année d'avant. Ça a un peu diminué en 2018, mais ce sont encore des chiffres très élevés.
Pourtant, quand le trafic est dense, on roule moins vite ?
Oui, il y a des axes où la densité du trafic induit un ralentissement, c'est net. Il y a aussi des axes où les sociétés d'autoroutes ont mis en place des trafics régulés, c'est-à-dire que nous baissons préventivement la vitesse maximale. Cela permet de fluidifier le trafic, et de faire passer plus de monde avant que la congestion ne se déclenche. [Dans la vallée du Rhône par exemple] ça va être 110 km/h, peut-être même 90 km/h ce soir ou demain, journée de très très fort trafic. Ça marche vraiment [pour fluidifier]. Ce qui est intéressant, c'est de voir aussi quand la mesure est mise en place sur les autoroutes utilisées pour des déplacements domicile/travail, c'est-à-dire des autoroutes où les gens passent tous les jours. Les gens au départ se méfient, puis quand ils se rendent compte que ça marche, ils respectent sérieusement la mesure pour en bénéficier. [Un bouchon] ça part tout simplement d'un coup de frein qui se propage et la moindre petite friction provoque ce bouchon.
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