Saisies de tabac de contrebande : une preuve de "la volonté d'endiguer ce fléau qu'est le marché parallèle" d'après les buralistes
Le président de la Confédération des buralistes réagit aux chiffres de saisie de tabac de contrebande dévoilés par les douanes.
Les douaniers ont saisi 200 tonnes de tabac de contrebande au premier semestre 2019. Ce chiffre est en forte augmentation par rapport à 2018. Pour Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes, cela montre "la volonté d'endiguer ce fléau qu'est le marché parallèle". Invité de franceinfo jeudi 4 juillet, il estime que la lutte contre "ce fléau" est satisfaisante.
franceinfo : Ces chiffres vous surprennent-ils ?
Philippe Coy : Ils ne me surprennent pas, mais ils me satisfont. Ils montrent bien l'action au quotidien de la douane, et la volonté, aujourd'hui, d'endiguer ce fléau qu'est le marché parallèle. Nous le dénonçons depuis de nombreuses années, et il a été pris à bras le corps par notre administration-tutelle, la douane, sous la responsabilité du ministre Gérald Darmanin, que j'ai accompagné ce matin [jeudi 4 juillet] à Roissy.
Donc ce n'est pas la contrebande qui se généralise, mais les douaniers qui font mieux leurs contrôles ?
Je pense que le volume est toujours croissant. Mais l'activité des agents des douanes sur l'ensemble du territoire est forte, et ne se cantonne pas qu'à des grandes saisies, mais aussi au trafic quotidien, le "trafic de fourmi", qui est un calvaire pour nous. C'est une première avancée de constater qu'à mi-année, le bilan est exemplaire en termes d'interventions et de saisies douanières.
Que pensez-vous de la vignette qui sécurise les paquets de cigarettes et assure leur traçabilité ?
Tous les moyens de lutte seront bien accueillis. Cet outil de traçabilité va permettre aux agents de regarder et d'identifier le parcours du tabac, qu'il soit issu d'un cambriolage, d'un vol lors d'une livraison ou bien d'une importation illicite... Je suis buraliste, je constate au quotidien qu'il y a un marché illégal. Je ne sais pas qui l'alimente. C'est à peu près un tiers de la consommation sur le territoire, et ça n'a fait qu'augmenter ces dernières années. La pression fiscale est un vecteur pour augmenter ce marché parallèle, qui est issu des achats transfrontaliers ou de la contrefaçon, puisqu'on voit bien aujourd'hui le grand banditisme s'organiser à travers la vente de produits sur la voie publique.
C'est donc un fléau pour les finances publiques, ce sont à peu près trois millions d'euros de recettes qui s'évaporent. C'est un fléau pour la santé publique, et c'est un fléau pour nous, les buralistes du quotidien, un commerce utile, de proximité, et qui souffre depuis de nombreuses années. Nous avons engagé depuis un an et demi un plan de transformation pour adapter, résister, évoluer et amener de plus en plus de services sur le territoire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.