Trois questions sur la colère des chauffeurs de VTC contre Uber
Reçus par le secrétaire d'Etat aux Transports, les représentants des chauffeurs ont dénoncé la politique tarifaire des plateformes de réservation.
Après s'être fâchés avec les taxis, les voici en colère contre les plateformes de réservation, Uber en tête. Après avoir bloqué jeudi la porte Maillot, axe de circulation très fréquenté de l'ouest parisien, les manifestants ont bloqué, vendredi 16 décembre, les accès aux aéroports de Roissy et Orly, qu'ils ont levés en milieu de matinée pour regagner la capitale. Vendredi, une "trêve" des blocages a été décidée, pour permettre à Uber de recevoir les représentants des chauffeurs. Franceinfo vous explique ce nouveau conflit des chauffeurs de VTC en trois questions.
Que réclament les chauffeurs de VTC ?
Les chauffeurs de VTC ont été reçus vendredi en fin de matinée au secrétariat d'Etat aux Transports après deux jours de mouvement pour dénoncer la baisse de leurs revenus due, selon eux, à des tarifs trop bas. Un rendez-vous au cours duquel "les membres de la délégation ont pu exprimer les difficultés rencontrées par les chauffeurs dans leurs relations avec les plateformes" de réservation des VTC, a expliqué le ministère, en mentionnant les problématiques de revenus et de couverture sociale.
Fédérés par les organisations Unsa-VTC, Actif-VTC et Capa-VTC, les manifestants dénoncent "l'humiliation" que leur feraient subir les plateformes de réservation, en pratiquant notamment une politique tarifaire jugée défavorable aux chauffeurs et décidée sans concertation.
Ils "ont également fait part de leur surprise quant aux négociations sélectives organisées par la société Uber avec une seule organisation syndicale, excluant toutes les autres", a précisé le gouvernement. Uber France avait en effet reçu le 12 décembre le syndicat CFDT pour "ouvrir des chantiers communs" et poursuivre le débat sur l'avenir du secteur.
Que propose le gouvernement ?
Le gouvernement a "demandé à la société Uber d'engager des discussions avec l'ensemble des organisations syndicales, conformément à la pratique des autres plateformes françaises et au bon fonctionnement des relations sociales", selon le ministère des Transports.
Par ailleurs, l'Assemblée nationale examinera lundi en seconde lecture le projet de loi du député PS Laurent Grandguillaume qui vise à "pacifier" les relations dans le transport public de la personne, notamment entre taxis et VTC, lutter contre l'emprise des plateformes sur les chauffeurs et durcir l'accès à cette dernière profession.
Que répond Uber ?
La filiale française d'Uber a d'abord dénoncé des "actes de violence, menaces et blocages" et estimé que "les conditions d'une discussion ne sont en aucun cas réunies". Elle n'a pas réagi dans l'immédiat aux injonctions du gouvernement.
Pour Uber, citée par l'agence Reuters, le mouvement n'est pas représentatif et "ne rassemble que 100 à 200 chauffeurs sur les 20 000 chauffeurs VTC recensés en France en novembre 2016". Selon la société, il est organisé par deux associations "qui n'utilisent pas l'application dans le cadre de leur métier".
Récemment, Uber a fait un geste en augmentant de 10 à 15% les prix de son service classique UberX. Mais elle a dans le même temps relevé de 20 à 25% la commission prélevée sur chaque course. Un porte-parole de la société avait soutenu mercredi que le mouvement de protestation était "sans rapport avec les récents changements tarifaires" qui ont permis une hausse du revenu des chauffeurs partenaires "d'environ 5%". Des annonces qualifiées de "fumisterie" par les conducteurs en colère.
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