: Reportage Mobilité : à Montréal, ville du vélo, les trottinettes électriques sont interdites depuis 2020
Les trottinettes électriques en libre-service vont-elles être interdites à Paris ? La question est posée aux habitants dimanche 2 avril via un referendum local. Montréal, au Canada, n’a, elle, pas posé la question. Elle a rapidement prononcé leur interdiction. Et les opérateurs n'ont pas eu leur mot à dire alors qu'en France, ils ont lancé un grand plan de lobbying.
L’opérateur Lime avait déployé au début de l’été 2019, 200 trottinettes électriques en libre-service dans la ville. Quelques mois plus tard, en mars 2020, Montréal a décidé d’interdire leur utilisation et a retiré toutes les trottinettes des rues. L'expérience était un échec, explique Philippe Sabourin, le porte-parole de la municipalité.
"D’une part, il y avait des enjeux de sécurité, notamment la cohabitation avec les piétons sur les trottoirs. Les trottinettes électriques roulaient à vive allure. L’autre problème, c’est l’abandon sauvage des trottinettes électriques au milieu du domaine public."
Philippe Sabourin, porte-parole de Montréalà franceinfo
"Cela engendrait énormément de frustration de la part des usagers, autant pour ceux de la route que ceux du réseau de transport actif", affirme-t-il. Pendant ces quelques mois d’utilisation, plus de 330 contraventions ont été distribuées par la police à des utilisateurs de trottinette électrique, dont 324 pour non-port du casque.
Le vélo avant tout
Il faut dire que Montréal est plutôt une ville de vélo, c’est en tous cas l’avis de la majorité des habitants lorsqu’on leur pose la question. Zaïna, par exemple, est bien contente que l’expérience des trottinettes électriques n’ait pas duré trop longtemps : "Je ne trouvais pas ça trop sécurisant et puis Montréal, c’est quand même la ville du vélo."
"Les gens en trottinette sont dangereux, on ne les entend pas venir. Ça pose plus de soucis aux cyclistes qu’autre chose."
Zaïna, une cycliste de Montréalà franceinfo
"Et puis, ça accélère tellement vite ! Aller à 30 km par heure sur une trottinette, je ne trouve pas ça normal", poursuit Zaïna.
À la mairie, l’opposition aimerait un retour des trottinettes, mais sous la responsabilité du fournisseur Bixi qui s’occupe déjà des vélos en libre-service de Montréal. Une solution rejetée pour l'instant par la municipalité. La ville préfère voir la trottinette comme un loisir plutôt qu'un moyen de transport. Cet été, elle louera des trottinettes dans un parc, mais seulement pour se balader dans cet espace.
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