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Une vignette auto en Allemagne : les frontaliers furieux

Berlin a annoncé lundi dernier l’instauration en 2016 d’une vignette pour les usagers de l’ensemble du réseau allemand. Mais dans les faits, les automobilistes étrangers seront les seuls à la subir. La mesure a provoqué la colère des frontaliers.

Justine Cohendet

Radio France

Publié le 09/07/2014 14:42 Mis à jour le 09/07/2014 15:02

Temps de lecture : 2min

(Le ministre des Transports Alexander Dobrindt (CSU) a présenté lundi l'instauration de péages à l'horizon 2016. © MaxPPP / Stéphanie Pilick)

L’instauration d’une vignette pour tous les automobilistes à l'horizon 2016 Outre-Rhin fait grincer des dents les Alsaciens, mais également les frontaliers autrichiens et néerlandais. Le projet a été présenté lundi par le ministre des Transports Alexander Dobrindt. Il prévoit d’instaurer une vignette obligatoire pour tous les usagers de l’ensemble du réseau routier allemand.

Les automobilistes devront soit acheter une vignette annuelle, pouvant aller jusqu’à 110 euros, soit prendre une vignette valable sur plusieurs jours (dix jours pour dix euros, ou deux mois pour 20 euros). Mais dans les faits, les étrangers seront les seuls à la subir. Car la taxe dont s’acquitte déjà tout propriétaire de voiture en Allemagne sera minorée d’autant.

L'annonce a provoqué la colère des frontaliers

L’annonce de l’instauration de cette vignette a provoqué l’ire des Alsaciens, nombreux (50.000) à franchir chaque jour la frontière. Pour l’Automobile Club Association, la mesure est "discriminatoire" et excessive "de par son montant et son champ d’application ." Cédric Rosen, président de l’Association des frontaliers d’Alsace-Lorraine, craint, lui, que la mesure ne touche "les petits commerçants frontaliers " et ne porte "atteinte aux travailleurs frontaliers" . L'ACA se réserve la possibilité de "réclamer une action de l'Etat français pour exercer un recours" .

Les Pays-Bas et l’Autriche ont également fait savoir qu’ils étaient prêts à porter plainte contre le mécanisme.

Cheval de bataille de la CSU, la mesure était une condition de la participation du parti à la coalition gouvernementale Merkel III. Lors des législatives 2013, la CSU avait fait campagne dans son fief bavarois sur l’introduction d’un péage pour les étrangers. Problème, la législation européenne prohibe les discriminations entre véhicules nationaux et véhicules étrangers. Avec la mesure annoncée ce lundi par le ministre des Transports, le gouvernement tente de contourner cette interdiction. Reste à savoir si la Commission européenne s’opposera ou non à ce projet.