: Vidéo Elle souhaite révolutionner la livraison à domicile
Durant le Covid, c’est en se faisant livrer chez elle, que Yasmine Iamarene a commencé à réfléchir à une manière de révolutionner les services de livraison. “La seule personne que je voyais, à part ma famille, c'était le livreur. Et j'ai vraiment commencé à analyser son attitude. Je me suis posé vraiment des questions. Pourquoi le livreur n’est parfois pas sympa et qu'il a pas envie d'être garant de l'expérience client ? Pourquoi c'est toujours des hommes ? Et pourquoi quand je regarde par la fenêtre, tous les véhicules ont l'air thermiques, pourtant, tout le monde dit que le dernier kilomètre, c'est le plus polluant ? J'ai eu un espèce de flash, il y a un truc à faire, la logistique, le transport a besoin d'être un peu chamboulé” explique l’entrepreneuse. Elle décide alors de créer MiPi, une société de transport de marchandises.
“Si je peux permettre à des femmes de s'émanciper”
“Pour moi, les deux missions qui me tiennent à cœur sont en premier lieu, la qualification d'un métier ouvrier. Aujourd'hui, beaucoup de sociétés prennent des jeunes, les mettent dans leurs véhicules. "T'es bon, on te garde, t'es pas bon, on te sort”. Moi, ça me rend folle que personne n'ait décidé de créer une vraie formation qualifiante. Nous, on fait un énorme travail là-dessus” déclare Yasmine Iamarene, qui rappelle : “La livraison, c'est un métier de rigueur”. Deuxième élément essentiel pour l’entrepreneuse : “La féminisation. On a 45 % de femmes pour moins de 5 % sur le secteur. Et ça, c'est important pour les femmes, c'est aussi important pour un secteur qui souffre de pénurie. J'en suis fière de nos 45 % de femmes. On essaie de les accompagner pour faire du bien au métier, mais aussi pour faire du bien aux femmes. Si je peux permettre à des femmes de s'émanciper… Moi, j'ai grandi en banlieue. Je sais que l'égalité des chances, c'est pas toujours ça. Donc, si on peut apporter une solution d'émancipation aux femmes, je suis bien.”
Autre point essentiel aux yeux de la fondatrice de MiPi : le respect de l’environnement. “Aujourd'hui, on estime que le dernier kilomètre c'est 25 % des émissions de CO2 en ville. C'est quand même énorme. On fait par exemple un vrai travail dans certaines banlieues pour mettre des vélos cargos là où il n'y en a pas. Parce qu'à Paris c'est génial, mais décarboner, c'est pas qu'une mission parisienne. Quand on veut le faire ailleurs, il faut qu'il y ait des pistes cyclables. Donc, c'est un travail qu'on fait avec les territoires. Si on veut recharger un véhicule électrique, s'il n'y a pas de bornes, c'est compliqué. C'est un engagement du gouvernement. Décarboner, il ne faut pas penser que c'est juste une mission du transporteur. Tous les acteurs doivent travailler ensemble, et c'est long. C'est pour ça qu'on parle de transition. On ne va pas le faire en cinq minutes, mais nous, on a à cœur de porter cette mission. L'objectif, c'est demain un vrai transporteur incontournable français, qui fait du bien aux gens et à la planète aussi, mais d'abord aux gens. La planète, je sais que c'est important, mais j'ai envie de prendre soin des autres” déclare Yasmine Iamarene.
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