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Vidéo Rhônexpress, la navette trop chère

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OEil du 20 Heures 22022018
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
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Le Rhônexpress, à Lyon, tout le monde le connaît. C’est la navette qui relie le centre ville à l’aéroport Saint-Exupéry. Mais savez-vous ce qu'en ce qu’en disent les utilisateurs ? “C’est des tarifs assez exorbitants !” “Trop trop cher !” Mais cher comment exactement ?

Pour aller à Lyon, nous prenons un train premier prix. Au départ de Roissy-Charles-de-Gaulle en direction de l'aéroport de Lyon : 400 kilomètres pour 13 euros. Pour rejoindre le centre-ville lyonnais, le seul transport en commun existant, c'est le Rhônexpress. 22 kilomètres pour 15,90 euros. C’est plus cher que notre Paris-Lyon ! Au kilomètre, c’est même plus cher qu’un Paris-Rio, en première classe.

Ces tarifs élevés provoqueraient même des tensions à bord de la navette. Une conductrice, qui souhaite rester anonyme, nous raconte.

On se fait régulièment insulter. On nous demande souvent pourquoi c’est si cher, et on se fait traiter de voleurs.

Conductrice du Rhônexpress

Nous avons appelé Rhônexpress. Leur réponse nous a étonné : “Rhônexpress fait partie des liaisons aéroport-centre-ville les moins chères d’Europe.”

C’est vrai. L’Arlanda Express à Stockolm ou le Heatrow Express à Londres sont plus chers, avec un trajet de 28 euros. Mais dans ces villes, il y a d’autres transports en commun : à Stockolm, il existe un bus à 12 euros et à Londres, on en trouve à 7,50 euros.

A Lyon … ni bus, ni métro, il n’y a que le Rhônexpress. Daniel Valéro en sait quelque chose. Cet élu de la région a mis en place une ligne de bus sur le même tracé que le Rhônexpress, pour 1,80 euros le ticket. La ligne a fermé ! Devinez pourquoi ? 

Rhonexpress s’est fâché, a dit maintenant vous arretez tout. Et il a engagé une procédure contentieuse, il réclame deux millions d’euros

Daniel Valéro, maire DVD de Genas

La concurrence est interdite

Eh oui, la concurrence est interdite ! C’est prévu dans le contrat signé entre Vinci, le concessionnaire du Rhônexpress et le Conseil départemental. Cette situation permet-elle à la navette de faire le plein ? Ce serait mieux, vu l’argent public dépensé : 41 millions d’euros d’investissement pour les travaux et 3,5 millions chaque année pour rembourser le prêt. Mais selon Yves Crozet , expert en transports, la fréquention n’est pas au rendez-vous : "Le taux de remplissage est aujourd’hui à moitié. 27 personnes par train c’est pas très bien rempli."

Celui qui a signé ce contrat, c’est Michel Mercier, l’ancien président du conseil général du Rhône. Nous l’avons contacté. Il trouve la navette “très utile et ne regrette rien des conditions négociées”. C’était “ça ou rien”, dit-il.

Une dernière chose, Rhônexpress va encore augmenter ses tarifs cette année. Plus de 16 euros le ticket. Si vous trouvez que c’est trop cher, vous pouvez toujours faire du stop.

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