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Vidéo Les abus de faiblesse, un fonds de commerce ? Un démarcheur "très bon parleur" se confie à "Envoyé spécial"

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Envoyé spécial. Les abus de faiblesse, un fonds de commerce ? Un démarcheur "très bon parleur" se confie à "Envoyé spécial"
Article rédigé par France 2
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Après lui avoir vendu des travaux d'isolation de mauvaise qualité et fait contracter un prêt à la consommation, le commercial est accusé d'avoir pris la main sur les comptes en banque d'un retraité, aujourd'hui surendetté et traumatisé. "Envoyé spécial" a rencontré ce démarcheur sans scrupules en caméra cachée.

Ce commercial d'une trentaine d'années a été jugé le 3 septembre 2018 au Mans pour abus de faiblesse sur trois personnes âgées. L'un de ces retraités, diminué par un AVC, est aujourd’hui traumatisé et surendetté après avoir subi une emprise financière et psychologique : le vendeur aurait pris la main sur ses comptes en banque… et sur sa vie. Dans une conversation avec une journaliste d'"Envoyé spécial", filmée en caméra cachée, le commercial accusé d’avoir abusé trois retraités reconnaît sans complexe les dérives de sa pratique.

L'homme commence par évoquer ses débuts dans une activité qu'il exerce depuis sept ans : "J'ai arrêté l'armée, je savais pas quoi faire, j'ai vu une annonce sur Le Bon Coin... c'est l'appel de l'argent. A l'époque, on vendait [pour] 20 000 euros, on avait 2 000 euros, sans diplômes. J'avais des salaires que les directeurs de PME n'avaient pas."

"On va du toit de la maison jusqu'en bas, on crée un besoin"

Pour décrire sa pratique, le commercial ne se fait pas prier : "On va du toit de la maison jusqu'en bas, on crée un besoin. Et à la fin, on a tellement créé le besoin, avec une solution financière, avec le bagout, qu'on vous vend un truc dont vous n'avez pas besoin", avoue celui qui se décrit comme "un très bon parleur" : "ça, vous l'avez en vous, c'est comme du charme..."

Sans difficulté, il reconnaît avoir utilisé la carte de crédit de l'une de ses victimes. Au bout de quarante minutes d'entretien, il lâche : "Je ne vais pas faire l'apologie de ce que j'ai fait. C'est pas bien, ce que j'ai fait. De toute façon, on est toujours en abus de faiblesse. En permanence. Peu importe qu'il soit caractérisé par la justice, on est en abus de faiblesse, bien sûr."  Le commercial a été condamné en première instance à trois ans de prison, il a fait appel de la décision. 

Extrait de "Abus de faiblesse", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 25 octobre 2018.

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