Leurs banques continuent de les prélever après leur mort
L'association française des usagers des banques met en garde contre des prélèvements effectués par les banques sur les comptes de personnes décédées.
Les banques prélèvent des frais pour clôturer les comptes de leurs clients morts. Selon l'Association des usagers des banques (Afub), de plus en plus de Français dénoncent les abus des banques après le décès de leurs clients. "Cette année nous avons reçu encore plus de courriers : l'Afub en a réceptionné près de 800 depuis le 1er janvier", explique, jeudi 4 décembre, au Figaro.fr, Serge Maitre, secrétaire général de l'association.
Il s'agit de prélèvements "appelés frais de traitement de succession, mais souvent (et à tort) assimilés à des frais de clôture de compte", précise Le Parisien (article payant). Depuis mars 2005, la clôture d'un compte est gratuite. Mais, lorsqu'une personne meurt, sa banque a le droit de prélever de l'argent sur son compte pour rembourser des frais administratifs liés à la clôture du compte et de transférer de l'argent en faveur du notaire ou des héritiers.
Les banques en tort (et elles le savent)
L'association de défense des usagers estime le montant total de ces prélèvements entre 55 et 150 millions d'euros. Et l'Afub a fait ses calculs : sur un compte présentant 1 000 euros d'avoirs, une banque prélève environ 100 euros.
"Certains établissements n'hésitent pas à compter des frais proportionnels aux montants déposés ou par palier. Or, qu'il s'agisse de 1 500 euros ou de 15 000 euros, le travail est le même", s'indigne Serge Maitre, évoquant une "taxe sur la mort". "Dans le chagrin du deuil, les proches sont souvent désarmés, ne sachant comment contester une tarification qui concerne le défunt et son compte", ajoute le secrétaire général de l'Afub.
Le Parisien évoque le cas d'un client du Crédit agricole des Pays de la Loire qui a protesté auprès de sa banque après le décès de sa femme alors qu'on lui a prélevé 150 euros sur un compte débiteur de 17 centimes... Il a été remboursé. "C'est la preuve que la banque n'ignore pas le mal-fondé de son attitude", ajoute l'Afub.
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