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Egypte : le corps judiciaire s'élève contre le président Morsi

La plus haute autorité judiciaire d'Egypte condamne fermement le renforcement des pouvoirs de Mohamed Morsi, tandis que les juges d'Alexandrie annoncent une grève illimitée.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le président égyptien Mohamed Morsi s'adresse à ses supporters au Caire (Egypte) le 23 novembre 2012. (AFP)

EGYPTE - Les juges égyptiens n'entendent pas laisser faire Mohamed Morsi. Samedi 24 novembre, le Conseil suprême de la justice, plus haute autorité judiciaire d'Egypte, a dénoncé les nouvelles prérogatives du président islamiste comme "une attaque sans précédent contre l'indépendance du pouvoir judiciaire et ses jugements" après une réunion d'urgence.

La présidence égyptienne a en effet annoncé jeudi que "les déclarations constitutionnelles, décisions et lois émises par le président sont définitives et ne sont pas sujettes à appel" tant que ne sera pas achevée la nouvelle Constitution, mettant ainsi les décisions de l'exécutif à l'abri de tout recours devant la justice.

Sur le terrain, les magistrats sont également mobilisés : les juges d'Alexandrie, deuxième ville d'Egypte, ont annoncé samedi une grève illimitée. Le Club des juges d'Alexandrie a décidé "la suspension du travail dans tous les tribunaux et les bureaux du procureur dans les provinces d'Alexandrie et Beheira (...) jusqu'à la fin de la crise causée par la déclaration" constitutionnelle de Mohamed Morsi, a annoncé le président du Club. 

Du gaz lacrymogène place Tahrir

Ces deux initiatives ont lieu alors que les tensions se poursuivent au Caire : les forces anti-émeutes ont tiré des gaz lacrymogènes samedi place Tahrir pour disperser des manifestants, qui protestent depuis la veille pour la même raison.

Heurts au Caire (REUTERS / APTN)

Une trentaine de tentes sont installées, des opposants ayant décidé de camper sur place. "Nous ne partirons pas de Tahrir avant un procès équitable des meurtriers des révolutionnaires et avant que Morsi ne revienne sur ses décisions", a déclaré à l'AFP l'un des manifestants, Mohammed al-Gamal. "L'Egypte entre dans une nouvelle révolution car notre intention n'était pas de remplacer un dictateur par un autre."

Le Courant populaire, dirigé par le nationaliste de gauche Hamdeen Sabbahi, troisième de la présidentielle de juin, a annoncé que "toutes les forces révolutionnaires" avaient décidé d'entamer un sit-in et d'appeler à une manifestation de masse mardi pour que le chef de l'Etat revienne sur ses décisions.

De leur côté, les Frères musulmans, mouvement dont est issu Mohamed Morsi, ont appelé à une grande manifestation pour le soutenir le même jour. La confrérie islamiste invite également la population à se rassembler sur les places publiques à travers toute l'Egypte dimanche après la prière du soir en guise de solidarité avec le chef de l'Etat.

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