Autrement psy : l’Europe, si près, si loin
L’abstention est un enjeu majeur en vue des élections européennes du dimanche 26 mars. Jeanne Siaud-Facchin, psychologue, analyse ce phénomène pour le Soir 3 dans "Autrement psy".
Les élections européennes ne mobilisent pas vraiment les foules. L’abstention est toujours forte pour ce scrutin. "C’est un peu comme notre famille. On a notre famille proche, pour laquelle on se sent concerné, on sait qu’on peut agir pour elle. Et il y a la famille plus éloignée. Et dans le fond, l’Europe occupe cette place psychologique. On se sent moins concerné émotionnellement", analyse Jeanne Siaud-Facchin, psychologue sur le plateau du Soir 3.
"C’est avec notre cœur que l’on s’engage"
Et ce alors que l’Europe occupe une place importante. "On sait que les décisions qui seront prises au niveau européen auront beaucoup plus d’impact sur notre vie quotidienne. Mais c’est un peu comme les poupées russes. Le maire du village, on a un lien effectif avec lui. Même avec le maire d’une grande ville, on voit très vite les conséquences des décisions qui sont prises. Pour une élection nationale, et en particulier une élection présidentielle, il y a énormément d’émotions qui sont convoquées… On va aller vers la personnalité qui nous semble le plus proche de nos proches schémas. (…) Ce qui pour l’Europe ne joue pas tellement, car cela nous paraît plus conceptuel, abstrait et d’une certaine façon plus mathématique", selon elle.
Pour elle, le "discours affectif" est important, pour éviter d’être "noyé dans des discours politiques qui nous échappent". "C’est avec notre cœur que l’on s’engage, c’est avec nos émotions que l’on choisit", conclut la psychologue.
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