Autriche : le chancelier annonce la tenue de législatives anticipées après le démission du numéro deux du gouvernement
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a décidé de mettre fin à la coalition gouvernementale entre sa formation, le Parti populaire autrichien (ÖVP), et le Parti de la liberté (FPÖ, extrême droite) de son vice-chancelier Heinz-Christian Strache, mis en cause dans un scandale.
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz, chef du parti conservateur, a annoncé samedi 18 mai la convocation prochaine d'élections législatives anticipées et la fin de la coalition avec le parti d'extrême droite FPÖ ébranlé par un scandale de corruption.
"J'ai proposé au président de la République que de nouvelles élections soient organisées, et cela le plus tôt possible", a-t-il déclaré lors d'une allocution devant la presse, quelques heures après la démission du numéro deux du gouvernement et chef du FPÖ Heinz-Christian Strache mis en cause dans une tentative de collusion en lien avec la Russie.
Piégé par une caméra cachée
Heinz-Christian Strache et Sebastian Kurz avaient formé en décembre 2017 un gouvernement de coalition, pour un mandat de cinq ans, comprenant six ministres d'extrême droite à des postes stratégiques dont les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères. Mais cette alliance a implosé après la diffusion vendredi par des médias allemands d'extraits vidéo montrant notamment Heinz-Christian Strache disposé à offrir d'importants marchés publics à un oligarque russe en échange d'investissements dans le plus puissant journal du pays, Kronen Zeitung.
"C'en est assez", a déclaré le chancelier à propos de ce scandale et de l'attitude de son partenaire d'extrême droite qui "porte atteinte à la politique du changement (...) et à l'image" de l'Autriche. Il a notamment estimé qu'il existait des présomptions "lourdes" "d'abus de pouvoir" contre l'ex vice-chancelier Heinz-Christian Strache au regard des révélations de presse.
Ce dernier a été acculé à la démission et a annoncé dans la matinée son départ du gouvernement ainsi que de la direction du parti dont il tenait les rênes depuis quatorze ans.
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