Autriche : le vice-chancelier et leader de l'extrême droite démissionne en plein scandale
Dans une vidéo tournée en caméra cachée, Heinz-Christian Strache se dit disposé à offrir d'importants marchés publics à un oligarque russe, en échange d'investissements dans le plus puissant journal autrichien, la Kronen Zeitung, afin d'en faire un média pro-FPÖ.
Il quitte ses fonctions, en plein scandale de "l'affaire d'Ibiza". Le vice-chancelier d'extrême droite autrichien Heinz-Christian Strache a annoncé sa démission, samedi 18 mai, après la révélation d'une tentative de compromission en lien avec la Russie. Son départ est un coup de tonnerre à une semaine des élections européennes, Heinz-Christian Strache étant l'une des principales figures d'extrême droite du continent.
"J'ai remis au chancelier Sebastian Kurz ma démission de mes fonctions de vice-chancelier et il l'a acceptée", a annoncé Heinz-Christian Strache, 49 ans, lors d'une conférence de presse à Vienne (Autriche). Il a également précisé quitter la tête du FPÖ, le parti d'extrême droite qu'il dirige depuis 2005.
"J'ai fait une erreur et je ne veux pas que cela puisse fournir un prétexte pour affaiblir la coalition" formée en décembre 2017 avec les conservateurs de Sebastian Kurz, a-t-il ajouté. Heinz-Christian Strache a dénoncé un "attentat politique ciblé" et assuré n'avoir commis "aucune irrégularité".
Une vidéo compromettante
Cette annonce fait suite à la diffusion, vendredi, par des médias allemands d'extraits vidéo montrant notamment Heinz-Christian Strache disposé à offrir d'importants marchés publics à un oligarque russe, en échange d'investissements dans le plus puissant journal du pays, la Kronen Zeitung, afin d'en faire un média pro-FPÖ.
Cette vidéo a été tournée en caméra cachée, lors d'une rencontre avec la pseudo-nièce de cet oligarque dans une villa d'Ibiza, avant les élections législatives de 2017. Ce rendez-vous très arrosé était visiblement organisé pour piéger le dirigeant autrichien.
Heinz-Christian Strache a dénoncé samedi une démarche relevant de la "perfidie", et a souligné que cette rencontre était restée sans lendemain. Il a toutefois reconnu avoir eu "une attitude typique de macho provoquée par l'alcool" et a présenté ses excuses à sa femme, à son parti et à Sebastian Kurz, disant s'être comporté "comme un adolescent" en ne contrôlant pas ses propos.
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