Élections européennes : face aux rumeurs de dissensions au sommet de Reconquête, Marion Maréchal souligne une "obsession" commune avec Éric Zemmour, "faire le meilleur score le 9 juin"

En ce week-end de campagne à deux mois des européennes, Éric Zemmour partage la scène de Palavas-les-Flots avec Nicolas Bay. Marion Maréchal a tenu un autre meeting de son côté. Des réunions publiques séparées qui ravivent les rumeurs de tensions entre le chef de parti et sa tête de liste.
Article rédigé par franceinfo
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Marion Marechal et Éric Zemmour, le 10 mars 2024. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Éric Zemmour et Marion Maréchal ne sont pas d'accord sur la stratégie de campagne pour les élections européennes, si l'on en croit les multiples articles sur le sujet, qui ont tendance à agacer les militants du parti, comme Paul. Il accuse les médias de "s’acharner sur Éric Zemmour" : ils inventent "des prétextes", parlent de "conflit avec Marion Maréchal". Mais "sur le fond, Éric Zemmour et Marion Maréchal s’entendent", assure-t-il.

Quand on pose la question à la principale intéressée, Marion Maréchal, elle ne nie pas les divergences stratégiques, mais elle l'assure, le dialogue n'est pas rompu avec son président de parti. "On discute et quand on n’est pas d’accord, on réfléchit à la manière la plus intelligente de trouver un compromis".

"On est animés tous les deux par une seule chose : faire en sorte que le 9 juin prochain, Reconquête fasse le meilleur score et envoie le maximum d’élus."

Marion Maréchal, tête de liste Reconquête aux européennes

à franceinfo

"C’est notre seule obsession !, assure la tête de liste. Parfois on a des débats sur la meilleure manière d’y arriver. C’est logique et utile. Et on arrive à la fin à un compromis".

Le RN à l'origine des frictions

Principale divergence : l'attitude à adopter vis-à-vis du Rassemblement national. Marion Maréchal refuse d'attaquer frontalement son ancienne famille politique. Petite-fille de Jean-Marie Le Pen, nièce de Marine Le Pen, elle explique aux militants que sa liste Reconquête est complémentaire avec celle du RN. "Tout indique que, à la fois le groupe du Rassemblement national ID et le groupe ECR (Conservateurs et réformistes européens) de Reconquête seront amenés à avoir des votes en commun et à construire des majorités communes sur un certain nombre de sujets, avance-t-elle. Si on trouve le chemin nécessaire au Parlement européen pour peser, j’espère qu’on trouvera demain le chemin pour travailler ensemble en France", souhaite-t-elle.

Éric Zemmour continue, lui, à taper sur Marine le Pen et ses troupes comme il le faisait pendant la campagne présidentielle. Sauf que cette répartition des rôles n'avait pas été vraiment concertée. Aujourd’hui les cadres du parti assurent que les violons sont accordés. On peut pointer les différences sans critiquer nommément les concurrents.

Exemple avec ce discours de Guillaume Peltier, vice-président exécutif du parti : "Elle est la seule à n’avoir jamais varier contre l’immigration, l’islamisation et l’assistanat, défend-il. Économiquement de droite, fermement patriote. La seule à vous parler sans honte à la fois de l’islamisation et de l’assistanat qui sont les deux maux qui rongent notre pays". Reconquête espère ainsi caresser dans le sens du poil un électorat tenté par un vote en faveur de Jordan Bardella.

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