Européennes 2024 : composition des groupes, Conseil européen, session plénière… Quelles sont les prochaines étapes après l'élection des eurodéputés ?
Le Parlement européen est au complet. Les élections se sont soldées, dimanche 9 juin, par une relative poussée de l'extrême droite en Europe et un recul des formations écologistes. C'est un nouveau chapitre qui s'ouvre, à Strasbourg et Bruxelles, pour les 720 eurodéputés chargés de représenter les quelque 450 millions de citoyens de l'Union européenne. Tractations, premier Conseil européen, succession d'Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne... Voici les étapes qui vont marquer les prochains mois.
Le 10 juin, début des tractations pour la composition des groupes
Certains résultats définitifs se font encore attendre – en France, ils ne seront diffusés que dans le courant de la semaine –, mais cela n'empêche pas les députés européens d'ouvrir immédiatement les négociations politiques. D'abord, pour composer les groupes politiques du Parlement et choisir leurs leaders. Le Parti populaire européen (PPE), les Socialistes et Démocrates (S&D), Renew, les Verts, la Gauche radicale et les deux groupes d'extrême droite, Identité et Démocratie (ID) et les Conservateurs et réformistes européens (CRE), tenteront d'attirer les partis nouvellement élus pour gonfler leurs rangs.
De nouveaux groupes pourraient aussi naître, à condition de réunir au moins 23 députés de sept pays différents. Une fois la question des groupes tranchée, ces derniers éliront leurs leaders, entre la fin du mois de juin et le début du mois de juillet.
La question de la présidence du Parlement européen se posera également. Le poste est occupé par la conservatrice maltaise Roberta Metsola. Elle est sur la ligne pour un nouveau mandat de deux ans et demi. Traditionnellement occupé en alternance par un élu issu du centre droit puis du centre gauche, le poste fera l'objet d'intenses négociations. Son cas sera tranché le 16 juillet.
Un Conseil européen les 27 et 28 juin
En parallèle des discussions des eurodéputés, les chefs des 27 Etats membres devront se mettre d'accord sur plusieurs noms, à commencer par celui du ou de la future présidente de la Commission européenne. La sortante, Ursula von der Leyen, a été désignée par le PPE comme candidate. Même si la droite est arrivée en tête du scrutin, rien n'oblige les chefs d'Etat et de gouvernement à reconduire la politicienne allemande. Les dirigeants, ainsi que la présidente de la Commission et le chef du Conseil européen, Charles Michel, auront l'occasion d'en discuter une première fois lors d'un dîner informel le 17 juin à Bruxelles.
Un Conseil européen sera convoqué dix jours plus tard, du 27 au 28 juin. Les dirigeants européens y discuteront notamment des principaux postes, comme la présidence de la Commission, celle du Conseil et celui de haut représentant aux Affaires étrangères, "en prenant en compte l'équilibre entre les différents groupes politiques, la diversité géographique et la parité", explique Politico. Dans le cas du nom du président de la Commission, les pays doivent se mettre d'accord à la majorité qualifiée, c'est-à-dire une majorité de pays représentant une majorité de la population de l'UE. Enfin, le Conseil adoptera son "agenda stratégique" qui définira les grandes lignes de la politique européenne des cinq ans à venir.
Le 16 juillet, une première session plénière du Parlement
Les eurodéputés seront réunis à Strasbourg le 16 juillet, pour leur première session plénière. Ils voteront d'abord pour désigner le ou la présidente du Parlement, ainsi que ses vice-présidents. Les parlementaires décideront ensuite d'une date pour le vote de confirmation du président de la Commission européenne. Ce scrutin devrait intervenir dans la semaine. Le vote se tient à bulletin secret et nécessite la majorité pour être validé. Si le Parlement rejette la personnalité choisie par le Conseil européen, ce dernier a un mois pour proposer un nouveau nom. Ce cas de figure ne s'est encore jamais présenté.
Après l'été, l'élection de la nouvelle Commission
Une fois le ou la présidente de la Commission validée dans ses fonctions, il lui faudra construire son exécutif, composé de 27 commissaires. Chaque pays y est représenté par un commissaire. Une fois choisis, ces derniers seront interrogés par le Parlement européen après l'été, à une date encore indéfinie. Les parlementaires se montrent souvent très inquisiteurs et n'hésitent pas à rejeter certaines personnalités. Ce fut notamment le cas de la Française Sylvie Goulard, candidate au poste de Commissaire européenne au Marché intérieur en 2019. C'est finalement Thierry Breton qui a occupé le poste jusque-là. Le 1er décembre, un nouveau président du Conseil sera par ailleurs élu par les Etats.
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