Qui est Roberta Metsola, la nouvelle présidente du Parlement européen, connue pour son opposition à l'avortement ?
L'eurodéputée maltaise, qui l'a emporté mardi matin avec 458 voix, va devenir à 43 ans la plus jeune présidente du Parlement.
Elle ne pouvait pas rêver meilleur cadeau d'anniversaire. La Maltaise Roberta Metsola a été élue présidente du Parlement européen, mardi 18 janvier, le jour de ses 43 ans. L'eurodéputée conservatrice succède à l'Italien David Sassoli à Strasbourg et Bruxelles en obtenant 458 voix des 616 bulletins exprimés (sur 690 votants).
Roberta Metsola a ainsi nettement battu tous les candidats en lice : l'eurodéputée écologiste suédoise Alice Bah Kuhnke, ancienne ministre, l'élue espagnole Sira Rego (The Left, gauche radicale) et l'eurodéputé polonais Kosma Zlotowski (ECR, eurosceptiques). Voici quatre choses à savoir sur l'élue maltaise qui devient par la même occasion la plus jeune présidente du Parlement.
1Elle a fait toute sa carrière dans les institutions européennes
Roberta Metsola, née en 1979, est diplômée de l'université de Malte et du Collège d'Europe à Bruges (Belgique). Avocate de profession, elle est "un pur produit de la bulle bruxelloise", résume le site Politico (en anglais). Parlant l'italien et le finnois, la Maltaise a travaillé de 2004 à 2012 au sein de la représentation permanente de Malte auprès de l'Union européenne. Roberta Metsola y a notamment dirigé l'unité Justice et Affaires intérieures, après avoir occupé le poste d'attachée de coopération juridique et judiciaire.
La spécialiste maltaise du droit et des politiques européennes a par la suite collaboré avec Catherine Ashton, Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, en tant que conseillère juridique, précise le Parti populaire européen dans sa biographie*.
2Elle est eurodéputée depuis 2013
Nommée eurodéputée en 2013, en remplacement de Simon Busuttil, Roberta Metsola est ainsi devenue l'une des premières élues maltaises siégeant à Strasbourg. Membre du Parti nationaliste maltais, elle a été réélue lors des élections européennes de 2014 avec un nombre record de votes pour une femme, souligne le think tank Bruegel*.
En tant que députée européenne, Roberta Metsola est membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, où elle est également coordinatrice pour le PPE, poursuit Bruegel. L'élue participe aussi à la commission spéciale du Parlement consacrée à la lutte contre le terrorisme, ainsi qu'à la délégation pour les relations avec les Etats-Unis. La députée a en outre participé à la commission d'enquête du Parlement européen sur les Panama Papers.
Selon Politico*, Roberta Metsola est considérée, au sein du Parlement, comme l'une des principales eurodéputées spécialisées dans les questions de migration. Elle fut notamment la coauteure du rapport du Parlement sur la réponse de l'Europe à la crise des réfugiés, précise le média spécialiste des politiques européennes*.
3Elle est opposée au droit à l'avortement
La candidature de Roberta Metsola suscite la polémique, car l'eurodéputée ne cache pas ses positions d'opposition totale à l'avortement. Comme le souligne Libération, l'élue ne cesse de désapprouver les résolutions de défense du droit à l'IVG et à la contraception. En septembre dernier, la Maltaise s'est par ailleurs abstenue au cours d'un vote appelant la Commission européenne à criminaliser les violences faites aux femmes, précise Le Monde.
Son pays, Malte, est l'un des deux derniers Etats d'Europe où l'IVG reste illégal en toute circonstance. La candidate à la présidence du Parlement européen a toutefois promis de ne pas défendre ses positions ouvertement anti-IVG à la tête de l'institution, note Libération. Et comme le rappelle Euractiv, l'UE n'a pas de compétence en matière d'avortement.
4Elle se veut "consensuelle" et défend les droits des LGBTQ+
Roberta Metsola "est consensuelle, sauf avec le sujet qui fait qu'on parle d'elle", résume auprès du magazine Elle un porte-parole du groupe parlementaire Renew Europe. Comme le note Le Monde, la députée a régulièrement défendu les droits des personnes LGBTQ+. "En tant que femme, je sais à quel point il est important d'avoir des alliées dans ses luttes. (…) L'Europe est une zone de liberté", a-t-elle déclaré en décembre, relève Elle.
Selon l'eurodéputée de La France insoumise Manon Aubry, interrogée par le magazine, la candidate maltaise "a toujours défendu un cordon sanitaire assez strict avec l'extrême droite". L'élue a aussi eu des positions plus modérées que d'autres, à droite, sur l'accueil des réfugiés, rappelle Le Monde. Elle avait également demandé la démission du Premier ministre maltais, Joseph Muscat, dans la foulée de la mort de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia, assassinée en octobre 2017.
*Ces liens renvoient vers des pages en anglais.
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