"Il n'avait pas trop le choix, vu la menace" : à Vesoul, les militants LREM partagés sur l'engagement d'Emmanuel Macron dans la campagne
Emmanuel Macron a choisi de s'engager pleinement en vue des élections européennes, mais cette stratégie n’a pas que des adeptes parmi les militants LREM que nous avons rencontrés.
Son visage sur les affiches de campagne, ses critiques destinées au Rassemblement national (RN), et finalement cet entretien, mardi 21 mai, dans la presse régionale : l’activisme du président, ces derniers jours n’a pas échappé à Edwige, militante La République en marche (LREM) de Vesoul, en Haute-Saône. "Il défend ses opinions, il défend ses idées, ça ne me paraît pas bizarre. Il n'est pas tête de liste, mais pourquoi pas," affirme-t-elle.
Dans l'entretien accordé à plusieurs titres de la presse régionale, dernière illustration de l’implication du président dans la campagne, Emmanuel Macron avance notamment qu’il ne peut être un "spectateur". Il dénonce une "connivence entre nationalistes et des intérêts étrangers" pour le "démantèlement de l'Europe".
"A mille lieues des enjeux européens"
Une démarche que Priscia applaudit, d'autant plus qu'à six jours du scrutin, elle n'est pas très rassurée : "C’est vrai qu’on peut être inquiet de cette montée du nationalisme." Marc partage cette inquiétude, et salue l'investissement d'Emmanuel Macron dans la campagne. "Disons qu’il n'avait pas trop le choix vu la menace, affirme ce militant. Il faut reconnaître qu’il y a quelques difficultés, quoi." Ce militant ne cite pas nommément Nathalie Loiseau, la tête de liste LREM, mais son regard en dit long.
Ces réserves, Pascal les partage, mais ce n'est pas la tête de liste qui l'inquiète : c'est la stratégie du président de la République qui le rend perplexe. "Le résultat, quel qu’il soit, sera vu comme un référendum pour ou contre Emmanuel Macron. On sera à mille lieues des enjeux européens, ça c’est dommage, regrette le militant. On verra dimanche soir si c’était le bon choix." D’ici là, Emmanuel Macron compte sur le gouvernement pour redoubler d’efforts lui aussi, et tout faire pour soutenir la liste LREM. Le Premier ministre Edouard Philippe a ainsi prévu de participer à trois meetings en quatre jours.
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