Résultats des européennes 2024 : Les Républicains obtiennent 7,25% des voix

La liste emmenée par François-Xavier Bellamy a fait un moins bon score qu'en 2019.
Article rédigé par franceinfo
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François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains, lors d'un meeting pour les européennes à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le 23 mars 2024. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Un résultat en demi-teinte. En obtenant 7,25% des suffrages aux élections européennes du dimanche 9 juin, selon les résultats définitifs du ministère de l'Intérieur, la droite a réussi à se maintenir, mais avec un moins bon score qu'en 2019 (8,48%). La liste du parti Les Républicains, menée par François-Xavier Bellamy, se classe en cinquième position, loin derrière le Rassemblement national (31,37%), la majorité présidentielle (14,6%) le Parti socialiste (13,83%) et La France insoumise (9,89%).

Quelles sont les réactions au sein du parti ?

Les élections européennes sont "le début d'un long chemin pour relever la droite", a réagi François-Xavier Bellamy. "Je sais l'immensité du travail à accomplir", a-t-il estimé, d'autant plus que "beaucoup pensaient que nous ne serions plus au Parlement européen, que la droite disparaîtrait de la vie publique française".

"On voit que la macronie, c'est fini maintenant", a assuré pour sa part le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, au micro de TF1, qualifiant le score du camp présidentiel de "défaite globale très puissante".

Le président Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Waquiez, a de son côté salué le score du parti de droite sur le réseau social X : "Je tiens à féliciter François-Xavier Bellamy qui a mené une campagne courageuse et authentique, avec une dignité et une honnêteté qui font honneur à nos convictions."

L'ancien président des Républicains a, lui aussi, avancé que ces résultats signifiaient "la fin du macronisme, qui n’aura jamais réussi à sortir notre démocratie de l’impuissance", visant ainsi Emmanuel Macron, qui "quittera la présidence de la République dans moins de trois ans".

Qui sont les candidats élus et avec quel groupe vont-ils siéger ? 

Les Républicains devraient envoyer six à sept eurodéputés au Parlement européen, selon notre estimation Ipsos. Plusieurs nouvelles têtes rejoindront les bancs de l'hémicycle de Strasbourg : Céline Imart, exploitante agricole et numéro deux de la liste, le général Christophe Gomart, en troisième position, ou encore la maire de Vitré et ancienne députée Isabelle Le Callennec et le médecin niçois Laurent Castillo en cinquième position. Plusieurs députés sortants vont retrouver leurs sièges, comme Nadine Morano, en sixième position. L'eurodéputé sortant Brice Hortefeux, en septième position, n'est pas encore certain de retourner sur les bancs du Parlement européen.

Les élus des Républicains siégeront, comme par le passé, avec leurs collègues du Parti populaire européen (PPE) de centre droit. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, issue de ce groupe, n'a cependant pas reçu le soutien de François-Xavier Bellamy pour sa réélection. En raison de leur positionnement plutôt hostile à l'exécutif européen, les élus LR étaient d'ailleurs relativement isolés au sein du PPE durant la précédente mandature.

Comment s'est déroulée la campagne des Républicains ?

François-Xavier Bellamy, déjà tête de liste en 2019, a tenté de faire entendre sa propre musique dans cette campagne, en s'érigeant notamment contre le duel entre le Rassemblement national et le camp présidentiel. "Le perdant, c’est la démocratie française", avait dit l'eurodéputé sortant sur France 2 le 24 mai, au lendemain du débat entre Jordan Bardella et le Premier ministre Gabriel Attal.

Le parti de droite a tenté de vanter le bilan de ses eurodéputés, tout en critiquant la gestion budgétaire d'Emmanuel Macron en France.  Mais le candidat a peiné à expliquer le non-soutien de LR à la réélection d'Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne, pourtant issue de la même famille politique européenne.

François-Xavier Bellamy a finalement eu du mal percer dans la campagne, d'autant qu'il a été concurrencé par la liste Reconquête menée par Marion Maréchal, les deux partis "lorgnant sur le même électorat de droite", expliquaient Les Echos . Un sondage réalisé par Ipsos pour Radio France et Le Parisien et publié le 6 juin donnait la liste LR à 7%.

Quelles sont les conséquences pour Les Républicains ?

En 2019, le score de 8,48% réalisé par la droite, déjà emmenée par François-Xavier Bellamy, avait sonné comme un terrible désaveu pour Les Républicains. Mais depuis, le parti a connu un échec plus cuisant encore, quand Valérie Pécresse a terminé avec 4,78% à la présidentielle de 2022. Si bien qu'un score similaire à celui de 2019 permettrait finalement à LR de se rassurer et de sauver ses sièges.

Pris en étau entre le camp présidentiel et le RN, le parti de droite risque de devoir revoir sa stratégie en France. Certains cadres se posaient, quelques semaines avant les élections européennes, la question d'un accord de gouvernement avec Emmanuel Macron, option rejetée par François-Xavier Bellamy. D'autres brandissaient la menace d'une motion de censure, qui pourrait faire tomber le gouvernement. Et provoquer des élections anticipées.

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