"Top jobs" de l'UE : pourquoi Emmanuel Macron risque de voir son poids politique affaibli après la dissolution de l'Assemblée nationale
Qui aura le "top job" ? Les dirigeants des Vingt-Sept sont attendus lors d'un débat, lundi 17 juin, à Bruxelles, sur l'attribution des "top jobs", les plus hauts postes de l'UE, dont la possible reconduction d'Ursula von der Leyen à la tête de la Commission, dans la foulée des élections européennes.
Cette réunion informelle est un premier rendez-vous pour les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'UE après ce scrutin des 6-9 juin marqué par une poussée de l'extrême droite dans plusieurs pays, dont la France et l'Allemagne. Un Conseil européen est prévu les 27 et 28 juin, mais un consensus paraît déjà émerger sur les principaux postes de l'UE : la présidence de la Commission, celle du Conseil européen ou encore le poste de haut représentant pour la politique étrangère.
Des élus moins nombreux et moins influents
Si, respectivement, l'Allemande Ursula von der Leyen, le Portugais Antonio Costa et l'Estonienne Kaja Kallas seront vraisemblablement nommés pour ces postes clés européens, quel a été le poids de la France dans ce casting ? Car, en marge de ces discussions, Emmanuel Macron va donc retrouver ses homologues du Conseil européen une semaine après les élections européennes. Et nul doute que les autres chefs d'Etat et de gouvernement vont le questionner sur son choix de dissoudre l'Assemblée nationale. De fait, le chef de l'Etat risque-t-il de voir son poids politique considérablement diminué ?
Si ce trio européen semble acté, Emmanuel Macron ne semble pas avoir pu vraiment peser, quand, en 2019, il avait largement conçu le casting. Le président français est d'abord affaibli par le score de ses troupes aux européennes : 13 élus seulement, contre 23 auparavant. Des macronistes moins influents donc, sur les postes, mais aussi sur les votes et sur le centre de gravité de l'hémicycle, nettement plus à droite.
Et puis Emmanuel Macron est affaibli par la dissolution de l'Assemblée nationale : ses homologues, notamment à l'est, s'inquiètent. Quel soutien à l'Ukraine si l'extrême droite arrive à Matignon ? Quelle cohérence, aussi, entre la parole donnée à la table des 27 et les décisions prises par les ministres - qui, on le rappelle, légifèrent ? Le chef de l'Etat français forcé de cohabiter, c'est une voix proeuropéenne moins crédible, moins forte, couverte, notamment, par celle de l'Italienne Giorgia Meloni, la dirigeante d'extrême droite, grande gagnante du scrutin européen.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.