Municipales : des postiers parisiens refusent de distribuer un tract du FN
L'incident, survenu dans le 7e arrondissement de la capitale, concerne un tract figurant dans un lot de publicités.
Des postiers du 7e arrondissement de Paris ont refusé, lundi 10 mars, de distribuer un tract du Front national. Il figurait dans un lot de publicités non mis sous pli, selon les syndicats SUD et CGT. Le tract est celui de la candidate FN-Rassemblement bleu Marine aux élections municipales dans l'arrondissement. Il enveloppe plusieurs communications commerciales, selon une photo transmise par SUD.
Sur la quarantaine de facteurs qui ont travaillé lundi dans l'arrondissement, "au moins une douzaine ont retiré le tract avant de partir faire leur tournée", a indiqué Olivier Rosay (SUD). En leur mettant entre les mains "ostensiblement de la propagande politique du 'Front national'", "La Poste transforme les facteurs en militants du Front national", s'indigne le syndicat, précisant que seul le 7e arrondissement est concerné.
Une procédure habituelle, selon La Poste
De son côté, La Poste met en avant le "principe de neutralité". "La Poste et [sa filiale] Médiapost distribuent la propagande électorale des partis politiques lors de chaque élection. Dès l'instant où le parti qui s'exprime n'est pas interdit, La Poste doit les traiter avec équité", affirme le groupe.
La Poste peut refuser de diffuser un contenu seulement si celui-ci "est contraire à l'ordre public ou aux bonnes mœurs", précise la direction du groupe. "La Poste ne peut refuser, ou soumettre à des conditions particulières comme la mise sous enveloppe, le message d'un parti politique."
Les syndicats dénoncent un manque au devoir de réserve
Au contraire, pour SUD, "ordonner aux facteurs de distribuer ces tracts place La Poste dans l'illégalité quant au devoir de réserve et de neutralité du service public". "Que La Poste distribue ainsi de la propagande politique pose un réel souci. Notre règlement intérieur stipule que nous n'avons pas le droit de faire de la propagande", observe Emmanuel Cottin, du syndicat CGT.
"D'ordinaire, la communication politique est masquée sous pli opaque." En déambulant ainsi avec des tracts du FN sous le bras, "les facteurs risquent d'être interpellés au cours de leur tournée", "il y a un danger pour leur intégrité physique et morale", estime la CGT.
Lors d'assemblées générales, lundi matin, SUD a lancé un appel "à l'objection de conscience et à la désobéissance". La CGT a demandé aux postiers "de ne pas toucher aux plis en attendant d'avoir des réponses de la direction".
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