Municipales : les cinq ratés de la com de campagne de NKM

Même la photo de sa rivale socialiste Anne Hidalgo avec un simple sosie de Serge le Lama, jeudi 2 janvier, n'a pas réussi à susciter autant de moqueries. L'image de Nathalie Kosciusko-Morizet en veste en cuir, négligemment adossée à un mur, clope au bec avec des sans-abri, publiée le même jour, a une nouvelle fois déclenché un torrent de railleries. Débordée par les dissidences au sein même de son parti, la candidate UMP pour les municipales à Paris échoue à reprendre la main sur son image.

NKM et le Vélib'

"Départ en Vélib' après la dernière opération 'NKM près de chez vous' dans le 14e arrondissement #NKM #alternance #Paris2014 #Paris14 #Velib", écrit la candidate à grand renfort de mots-dièses, début septembre 2013. Accusée d'être parachutée de Longjumeau (Essonne), dont elle a été maire de 2008 à 2013 et députée depuis 2002, et de ne rien connaître aux mœurs des habitants de la capitale, NKM s'attaque à un symbole du mandat de Bertrand Delanoë : le Vélib'.

Et de laisser Paris Match la décrire comme une "fervente utilisatrice" des vélos en libre-service. "Lorsqu'elle était maire de Longjumeau, elle voulait m'interdire d'étendre le système du Vélib' aux communes voisines alors que c'est la Ville de Paris qui paie", attaque de son côté le maire sortant.

NKM, Dati et les Roms

Passage obligé de la campagne, la mise en scène de l'unité des anciens prétendants derrière le candidat désigné. Après ses adversaires à la primaire, NKM devait donc s'afficher avec Rachida Dati, sa plus redoutable rivale. Le déplacement est organisé sur le thème de la sécurité, au pied de la tour Eiffel, dans le 7e arrondissement, dont l'ex-garde des Sceaux est maire.

Les deux femmes entament une tournée des commerçants, dérangés par les vendeurs à la sauvette. Mais impossible de les mettre dans le même champ avant la séance orchestrée sur un bateau-restaurant par leurs équipes. Dans la foulée, celles-ci tentent d'éviter que Rachida Dati et NKM ne se retrouvent sur un cliché avec une mendiante rom : la candidate a estimé la veille que les Roms "harcèlent les Parisiens". En vain. "Nathalie Kosciusko-Morizet se montre d'un coup agacée. Elle rentre dans un taxi en nous lançant un 'Bon, foutez-moi la paix maintenant !!'" raconte un photographe de Libération sur son blog.

NKM et les transports

Autre incontournable du quotidien des Parisiens : le métro, dans lequel de nombreux politiques ont déjà trébuché, rappelle Rue89. Et que Nathalie Kosciusko-Morizet ne perçoit pas comme la plupart de ses usagers. Dans une interview accordée à Elle.fr, elle déclare : "Le métro est pour moi un lieu de charme, à la fois anonyme et familier. Je prends souvent les lignes 13 et 8 et il m’arrive de faire des rencontres incroyables." Et de s'enfoncer avec cette formule peu commune : "C'est parfois pénible, mais il y a des moments de grâce."

L'occasion pour ses détracteurs de ressortir son erreur de 2012 sur le prix du ticket, qu'elle imaginait à "4 euros et quelques", au lieu de 1,70 euro. Mais aussi sa proposition de "magnifier" les stations de métro abandonnées et d'en faire des murs d'escalade ou des boîtes de nuit, comme le souligne Le Lab.

La fin du service des bus à Paris donne lieu à un autre cafouillage. Sur le plateau de BFMTV, NKM lance à Patrick Mennucci, candidat PS à Marseille : "Je ne sais pas à quelle heure s'arrêtent les bus à Marseille. A Paris, ils s'arrêtent à 21 heures." Raté, certains circulent même toute la nuit, pointe Metronews. NKM réplique sur Europe 1 en attaquant "la gauche caviar" et "l'association de ceux qui roulent en voiture de fonction".

NKM et le canal Saint-Martin

Rien de scandaleux dans cette série de photos de la candidate prise par l'AFP mi-décembre 2013, dans l'un des endroits les plus "bobos" de la capitale. Si ce n'est cette étrange absence de passants et la mise en scène très romantico-glamour. Un petit air d'Amélie Poulain qui ne manque pas de déclencher nombre de détournements, compilés par le Huffington Post. Tout comme ses trois potentielles affiches de campagne, proposées au vote des internautes et rapidement moquées.

NKM et les sans-abri

L'image est issue du reportage d'un photographe ayant suivi NKM lors d'une maraude de la Protection civile auprès des SDF dans le 14e arrondissement, où elle est candidate, le 24 décembre. De nombreuses photos la montrent détendue, conversant avec les uns et les autres.

Mais c'est celle où elle semble poser, nonchalamment appuyée contre un mur, tirant sur une cigarette comme sur un pétard, qui est publiée dans VSD avec un filtre grisant. L'accusation d'opération de récupération politique à grosses ficelles est lancée. Malgré le démenti frénétique de son entourage dans Le Parisien (article abonnés) : "Il se trouve qu'un photographe de l'agence Sipa la suivait à l'occasion de cette maraude. Ce qui est exceptionnel car en général, elle fait plutôt ce genre de sortie sans journaliste. Et puis des maraudes, elle en fait tout le temps."