Européennes : manifester, aboyer, s'excuser... quatre façons de protester contre le score du FN
Plusieurs initiatives ont été lancées après les élections de dimanche, qui ont vu le Front national arriver en tête dans l'Hexagone, avec 25% des voix.
Au soir et au lendemain du 21 avril 2002, l'arrivée du Front national au second tour de la présidentielle avait provoqué des manifestations un peu partout en France. Rien de tel ne s'est produit après les résultats des élections européennes, dimanche 25 mai. Le FN s'est pourtant hissé en tête du scrutin, avec 25% des voix. La mobilisation des opposants au parti de Marine Le Pen a mis un peu plus de temps à se former, mais elle est multiforme et numérique. Francetv info a retenu trois initiatives.
La voie traditionnelle : manifester
"J'ai entendu Laurent Delahousse sur France 2 dire à José Bové 'Ce soir il n'y aura peut-être personne dans les rues de France'. J'ai eu envie de le faire mentir.'" Un lycéen marseillais raconte au Lab comment il a eu l'idée d'appeler à une marche citoyenne contre le FN, jeudi 29 mai.
Récemment encarté à l'Union nationale lycéenne (UNL), Lucas Rochette-Berlon a créé une page Facebook. Mardi 27 mai, cette page totalisait 19 000 participants. L'initiative a essaimé puisque dix-huit marches ont total seront organisées en France ce jour-là. La liste des villes concernées et des heures de départ est à retrouver ici.
La voie "artistique" : aboyer
L'artiste plasticien Olivier de Sagazan, rejoint par une cinquantaine d'habitants de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), a organisé lundi un concert d'aboiements devant la base sous-marine de la ville.
"Aboyer, c'est comme un geste désespéré, c'est une sorte de régression sur un plan biologique, je veux juste pousser, avec quelques gens qui sont autour de moi, un cri d'alarme", a-t-il expliqué pour justifier sa démarche. Voici la vidéo de sa performance, mise en ligne sur YouTube :
(OLIVIER DE SAGAZAN / YOUTUBE)
La voie numérique : s'excuser
Attristé par le score du Front national aux élections européennes, un internaute a lancé un site internet peu après la diffusion des résultats. Il se limite à une unique page, avec un message rédigé en anglais, à destination des autres pays européens : "Chère Europe, nous sommes désolés", est-il écrit, au nom de "la France (celle pro-Europe)".
La voie malpolie : refuser de dire bonjour
C'est par une note placardée sur la porte de son bureau que Sihem Souid a voulu protester contre le succès du FN aux européennes. Cette fonctionnaire du ministère de la Justice y demande à ses collègues ayant voté Front national "de ne plus [lui] faire la bise", comme le raconte L'Express : "Encore mieux, ne me dites pas bonjour", ajoute celle qui est également militante PS.
Auteure à ses heures perdues, la fonctionnaire née en Tunisie a créé la polémique en 2010 en dénonçant les dérives racistes, sexistes et homophobes de la police aux frontières dans son livre Omerta dans la police. Cette fois, son billet anti-FN, posté sur Twitter, lui a valu bon nombre de réponses racistes.
J'assume tout à fait! #EnColère #EP2014 #JAiMalAMaFrance pic.twitter.com/aPIdnantl8
— Sihem Souid (@SouidSihem) May 26, 2014
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