L'amendement proposant d'instaurer le vote par anticipation pour la présidentielle rejeté par la commission des lois du Sénat
Le texte, déposé mardi par le gouvernement, sera soumis jeudi au vote de tous les sénateurs.
La commission des lois au Sénat s'oppose aux machines à voter. Mercredi 17 février, elle a rejeté l'amendement surprise déposé la veille par le gouvernement concernant l'instauration du vote par anticipation à la présidentielle. Cet amendement, ajouté au dernier moment à un texte sur l'organisation technique du scrutin, prévoyait d'équiper certains bureaux de vote d'une machine à voter permettant d'exercer son devoir citoyen à une "date fixée par décret, durant la semaine précédant le scrutin". En dépit de ce rejet de la commission des lois, le texte sera soumis jeudi au vote de tous les sénateurs. Compte tenu de la composition de la chambre, dominée par la droite, il devrait être à nouveau rejeté.
Levée de bouclier
"Un vote par anticipation est totalement opposé à la tradition française", avait commenté le président des sénateurs LR, Bruno Retailleau, aussitôt le texte déposé. A l'AFP, il avait assuré qu'il n'était "pas question que le Sénat puisse prêter la main à ce genre de manœuvre politicienne". "C'est un amendement, ce qui permet au gouvernement de passer sous le radar du Conseil d'Etat, et en dehors d'une discussion parlementaire approfondie", avait-il réagi.
"Pour l'élection présidentielle qui est la clé de voûte de nos institutions, on ne peut pas faire les choses à la va-vite."
Bruno Retailleauà l'AFP
Même tonalité chez les centristes, dont le chef de file Hervé Marseille avait qualifié l'amendement "d'ovni". "Tout le monde est à peu près convaincu qu'il faut repousser ce machin-là", avait-il poursuivi auprès de l'AFP, tandis que Florian Philippot (ex-FN) avait souligné sur Twitter le risque de fraudes.
Le député ex-LREM Matthieu Orphelin s'est pour sa part déclaré favorable au vote par anticipation, mais "dans des vrais isoloirs et urnes, pas sur des machines à voter". Le "problème", c'est "l'utilisation des machines à voter", confirmait de son côté à franceinfo le sénateur LREM Xavier Iacovelli, se disant "pas sûr de voter cet amendement".
A gauche enfin, Cécile Cukierman (CRCE à majorité communiste) a exprimé "une surprise au départ, mais finalement une colère". "Sur les évolutions en matière de processus électoraux, il faut faire très attention (...) à ne pas donner l'impression qu'au nom de favoriser le vote on s'arrange avec la règle", avait-elle mis en garde
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