Législatives : dans l'Essonne, l'association Anticor demande à En marche ! de ne pas investir un maire condamné par la justice
Le maire de Linas (Essonne) sollicite l'investiture d'En marche ! aux élections législatives. Mais ses ennuis judiciaires pourraient bien lui barrer la route de l'Assemblée.
"François Pelletant soutient Emmanuel Macron". Avant le premier tour de la présidentielle, le maire a placardé des affiches dans sa petite ville de Linas (Essonne). On y voit la photo de l'édile au côté d'un portrait d'Emmanuel Macron. Prudent, François Pelletant a pris soin de n'y faire figurer que sa qualité de maire, et non de candidat aux élections législatives dans la 4e circonscription de l'Essonne. Mais sur la page d'accueil de son site de campagne, le même montage photo apparaît, barré de la mention "merci", écrite en lettres capitales.
Classé divers droite, François Pelletant espère bien obtenir l'étiquette La République en marche les 11 et 18 juin, et succéder à Nathalie Kosciusko-Morizet (LR) à l'Assemblée nationale. "Je suis en bonne voie pour l'avoir", assure-t-il auprès de franceinfo, précisant être membre d'En marche ! depuis août 2016 et avoir parrainé la candidature d'Emmanuel Macron "en collaboration étroite avec son staff". Sûr de lui, il prétend être "le seul maire En marche ! sur la circonscription". Or, "pour réussir, En marche ! a besoin de gens qui ont de la notoriété".
"Mon casier est vierge !"
Mais un gros problème se dresse sur son chemin. Comme l'a relevé l'association Anticor, François Pelletant a été condamné en 2006 à une amende pour favoritisme, puis en 2016 à trois ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité dans une affaire de détournement de fonds publics. Or, parmi les cinq critères retenus par En marche ! pour valider l'investiture d'un candidat, celui de la probité figure en bonne place.
"Aucun candidat ne sera investi s'il n'a pas de casier judiciaire vierge ou s'il a été condamné dans le passé à une peine d’inéligibilité", a fermement rappelé mardi le secrétaire général du mouvement, Richard Ferrand. Mais François Pelletant ne désarme pas. Sa condamnation de 2016 ? "J'ai fait appel. Cette condamnation n'est pas définitive donc pas opposable", affirme-t-il. Quant à celle de 2006, "elle a été purgée de mon casier judiciaire", assure-t-il. "A l'heure où je vous parle, mon casier est vierge !"
"Il ne peut être investi"
Au sein de la commission d'investiture d'En marche !, qui doit rendre publique jeudi la liste complète des 577 investitures accordées, on n'est pourtant pas totalement de cet avis. "Nous sommes intransigeants sur la probité des candidats. Il ne peut être investi", affirme-t-on sèchement. La perspective de voir l'un de ses députés lourdement condamné dès la première année de quinquennat a sans doute de quoi refroidir En marche !. S'il n'est pas investi, François Pelletant promet d'être candidat "quoi qu'il arrive, avec ou sans l'étiquette". Pas sûr alors qu'En marche ! accepterait de voir fleurir des photos d'Emmanuel Macron sur les affiches de cet élu.
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