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Les candidats de gauche donnés perdants à la présidentielle : même si "ça fait peur", les jeunes militants veulent y croire

Selon un sondage franceinfo publié mercredi, si les différents candidats de gauche n'arrivent pas à s'entendre avant l’élection présidentielle, aucun ne franchirait la barre des 10% d’intentions de vote. Un constat qui alarme les jeunes militants des différents partis concernés.

Article rédigé par Benjamin Mathieu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une affiche du Parti socialise traine sur une chaise après le 78e congrès du Parti socialiste, le 8 avril 2018. (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

Les bars étant fermés, Léon Thébault, un jeune militant écologiste, nous donne rendez-vous au quartier général de la campagne de Julien Bayou aux régionales, tout près de chez lui. Ce jeune étudiant à Sciences Po Paris s'alarme d'abord du sort réservé actuellement aux jeunes en cette période de pandémie. "Il y a eu un sondage récemment à Sciences Po qui montrait que six étudiants sur dix étaient victimes de troubles d'anxiété et quatre sur dix de dépression", explique-t-il. Et concernant l'avenir de la gauche, l'optimisme n'est pas de mise non plus.

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L'étude d'opinion de l'institut Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo parue mercredi 3 février a pourtant de quoi inquiéter les électeurs de gauche, à 15 mois de l'élection présidentielle. Selon elle, aucun candidat n'est pour le moment en capacité de se hisser au second tour. Pire : si les candidats de gauche n'arrivent pas à s'entendre et se présentent tous, ils seraient même tous en dessous des 10% des intentions de vote. "C'est vrai que c'est inquiétant, poursuit le jeune militant. Ça fait peur quand on a l'horizon 2022 qui approche. Je pense ne pas me tromper en disant que ça fait peur d'une manière générale à ma génération, car il y a une urgence écologique, sociale et démocratique."

"Il y a des ego, mais on a surtout besoin d'idées"

Emma Rafowicz, 25 ans, responsable des Jeunes socialistes, sort de son cours en visioconférence. Elle lit bien évidemment les enquêtes d'opinion, mais espère encore que les choses changent : "Il y a des ego, cela a toujours été comme ça, la politique, relativise-t-elle. Mais on a surtout besoin d'idées. C'est pour ça qu'avant de se mettre d'accord sur la personne, il faudrait parler de fond." Et cela tombe bien : tout le monde se dit d'accord à gauche pour parler de fond. Sauf que pour le moment, on en reste aux déclarations d'intention. Au risque d'une sanction dans les urnes. "Ce que je me dis, c'est que c'est surtout le meilleur moyen pour faire gagner Marine Le Pen ou Emmanuel Macron, poursuit Emma Rafowicz. Et la division fait que la gauche est beaucoup trop inaudible."

Jean-Luc Mélenchon, qui a pris de l'avance depuis novembre dernier, est candidat déclaré à la présidentielle. Et dans son quartier général de campagne, dans le nord de Paris, on est déjà bien préparé : "Il y a une opération collage partout en France ce week-end, avec des affiches qui partent partout", indique Aurélien Lecoq, 24 ans, animateur des Jeunes insoumis. Lui est convaincu que le temps joue en leur faveur : "En étant d'ores et déjà en ordre de bataille et dans le combat politique, on a le temps de travailler à la mobilisation tout le monde !" Il lance même cet appel : "Au -delà des têtes, venez discuter du programme !" Débattre des idées, oui, mais pas du candidat, donc : même chez les jeunes militants, le dialogue à gauche, c'est chacun dans son couloir.

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