Perchoir, groupes politiques, commission des finances... Pourquoi la semaine s'annonce brûlante à l'Assemblée nationale
La Première ministre va poursuivre en parallèle ses échanges avec les groupes parlementaires afin de former un "gouvernement d'action" pour "début juillet", comme l'affirme Emmanuel Macron.
Une semaine après le second tour des élections législatives, qui ont rebattu les cartes du paysage politique français, les jours prochains s'annoncent intenses à l'Assemblée nationale. A partir de mardi 28 juin, s'ouvre au Palais-Bourbon une semaine de votes pour l'attribution des postes clés de l'institution.
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La Première ministre, Elisabeth Borne, confirmée à son poste samedi par Emmanuel Macron, va poursuivre en parallèle ses échanges avec les groupes parlementaires afin de former un "gouvernement d'action" pour "début juillet", selon les propos du chef de l'Etat. Voici ce qui attend les députés.
Mardi : l'attribution de la présidence de l'Assemblée...
Pour la première fois en France, une femme devrait accéder au perchoir. Yaël Braun-Pivet, qui était ministre des Outre-mer depuis un mois, est sortie du gouvernement ce week-end dans l'optique de cette échéance. Encore novice en politique en 2017, l'ex-présidente de la commission des lois de l'Assemblée, réélue députée des Yvelines, a été investie mercredi par la majorité présidentielle et devrait ainsi succéder à Richard Ferrand (LREM), un (très) proche d'Emmanuel Macron défait au second tour des législatives.
L'ensemble des députés, réunis par ordre alphabétique à partir de 15 heures pour la première fois dans l'hémicycle, afin de lancer la 16e législature, vont se prononcer lors d'un vote à bulletin secret à la tribune. Face à Yaël Braun-Pivet, se présentent également Annie Genevard (LR), ex-vice-présidente LR de l'Assemblée, l'élu RN Sébastien Chenu et certainement un candidat de l'union de la gauche.
Si la majorité absolue des suffrages exprimés n'a pas été obtenue aux deux premiers tours de scrutin, la majorité relative suffit au troisième tour, ce qui devrait garantir, sauf surprise, l'élection de Yaël Braun-Pivet.
... et la publication de la liste des groupes politiques
Avant 18 heures, les groupes doivent remettre à la présidence de l'Assemblée leurs déclarations politiques, accompagnées de la liste de leurs membres et des députés apparentés. Les groupes politiques peuvent, le cas échéant, se déclarer d'opposition. La liste sera publiée mercredi au Journal officiel.
L'échéance est importante car elle va permettre d'établir le rapport de forces dans la nouvelle Assemblée. La majorité compte 252 députés, a précisé jeudi la cheffe de gouvernement. Il lui manque donc 37 élus pour atteindre la majorité absolue. Depuis, les téléphones chauffent du côté de la droite et la gauche modérées.
A ce stade, on s'achemine vers dix groupes parlementaires, soit le record déjà atteint en 2000 : trois groupes de la majorité (LREM rebaptisé Renaissance, MoDem et Horizons), quatre à gauche (LFI, PS, PCF, écologistes), les groupes LR et RN, et sans doute les UTiles. Ce dernier groupe, composé notamment de députés d'outre-mer, entend être "indépendant" et plutôt dans "l'opposition propositionnelle".
Mercredi : la nomination des membres du bureau de l'Assemblée nationale
Nouvelle séance mercredi à 15 heures : seront nommés, éventuellement par scrutin s'il y a pluralité de candidats, les membres du bureau de l'Assemblée nationale, sorte de conseil d'administration de l'institution.
Il s'agit en premier lieu des six vice-présidents de l'Assemblée, qui assurent à tour de rôle, avec le président de l'Assemblée, la présidence des séances. Les trois questeurs (deux de la majorité, un de l'opposition) seront également désignés. Directement inspirés des questeurs romains, ils tiennent les cordons de la bourse de l'institution. En jeu également, douze postes de secrétaires.
Le bureau régit le fonctionnement de l'Assemblée nationale et peut aussi décider de lever l'immunité d'un député. Il doit refléter la composition de l'Assemblée.
Jeudi : l'élection des directions des commissions, dont celle des finances
A partir de 10h30, la lutte se déploiera dans les huit commissions permanentes de l'Assemblée (lois, affaires économiques, affaires sociales...) pour l'élection de leurs directions. Le groupe LREM s'y prépare dès lundi par une série de votes internes.
Les projecteurs seront braqués sur la commission des finances, dont le président doit être membre de l'opposition. Traditionnellement, la majorité ne participe pas au vote pour cette commission, laissant les oppositions s'organiser. Certains macronistes se réservent cependant la possibilité de départager RN et gauche, qui prétendent à la présidence de cette commission, avec respectivement Jean-Philippe Tanguy, ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, et Eric Coquerel (LFI) pour la Nupes.
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