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Présidentielle : candidats, vote blanc, mode de scrutin... Nos réponses à vos questions sur l'élection
Les électeurs français sont appelés aux urnes pour le premier et le second tour de l'élection présidentielle. Ils devront départager les candidats engagés, dont le président sortant, candidat à sa réélection, Emmanuel Macron. Pour ce scrutin, la campagne électorale va se tenir jusqu’à la fin avril. Sondage, programme, inscription sur les listes électorales… Pour tout connaître de cette présidentielle 2022, franceinfo répond aux questions que vous pourriez vous poser sur ce scrutin majeur de la Ve République.
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Déroulement du scrutin
L'élection présidentielle se déroule le 10 avril pour le premier tour et le 24 avril pour le second. Le nom du prochain président, ou de la prochaine présidente, de la République sera donc connu le dimanche 24 avril à 20 heures.
C'est un scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Il est possible d'être élu dès le premier tour en remportant la majorité absolue des suffrages exprimés. Sinon, les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages sont qualifiés pour un second tour. Lors de ce deuxième round, le candidat qui obtient la majorité des suffrages exprimés devient président de la République.
Les votes blancs, qui consistent à déposer dans l'urne une enveloppe vide ou un bulletin vierge de toute inscription, sont décomptés séparément des votes nuls ‒ plusieurs bulletins dans une enveloppe ou bulletins raturés, déchirés ‒ depuis 2014. Ils sont inscrits comme tels sur le procès-verbal du bureau de vote. L'objectif est de distinguer ce type de vote de l'abstention. En revanche, le vote blanc n'est pas comptabilisé dans les suffrages exprimés, mais plusieurs candidats à la présidentielle proposent une réforme institutionnelle sur ce point.
Toutes les Françaises et tous les Français âgés de plus de 18 ans et inscrits sur les listes électorales ont le droit de vote.
Depuis le 1er janvier et jusqu'au mardi 8 mars, "tous les candidats déclarés ou présumés doivent être traités de façon équitable en fonction du poids politique", selon l'Arcom, instance de régulation des médias qui remplace le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Cette notion de "poids politique" recoupe plusieurs éléments : les résultats aux élections précédentes, les sondages ou encore "l'implication dans la campagne". L'Arcom souligne que ce principe d'équité doit être respecté sur toute la période.
Du 8 au 27 mars, l'Arcom veille au principe d'équité dite "renforcée". L'équité du temps d'antenne doit alors "être respectée dans des conditions de programmation comparables", en fonction de quatre tranches horaires (matin, journée, soir et nuit).
Dès le lundi 28 mars, date du début de la campagne présidentielle officielle, l'égalité du temps d'antenne remplace l'équité : tous les candidats en lice doivent bénéficier de la même exposition jusqu'au vendredi 8 avril, date de fin de la campagne pour le premier tour. Lors de la période de réserve, samedi 9 et dimanche 10 avril, "aucun sondage, résultat ou propos électoral ne peut être diffusé à l’antenne", rappelle également l'Arcom. Une nouvelle période d'égalité reprend au lendemain du premier tour, jusqu'au vendredi 22 avril, à l'avant-veille du second tour.
"Si avant le premier tour, un des candidats décède ou se trouve empêché, le Conseil constitutionnel prononce le report de l'élection", dispose l'article 7 de la Constitution française. Ensuite, "en cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats les plus favorisés au premier tour avant les retraits éventuels, le Conseil Constitutionnel déclare qu'il doit être procédé de nouveau à l'ensemble des opérations électorales ; il en est de même en cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats restés en présence en vue du second tour." Dans ce cas, l'élection reportée ne peut avoir lieu plus de 35 jours après la date de la décision du Conseil constitutionnel, précise la Constitution.
La campagne électorale s'interrompt le vendredi à minuit, avant-veille du scrutin. Lors de la période de réserve, samedi 9 et dimanche 10 avril, puis samedi 23 et dimanche 24 avril, "aucun sondage, résultat ou propos électoral ne peut être diffusé à l’antenne". Cette période de réserve court jusqu'à 20 heures, le jour du scrutin. La diffusion des sondages dits "sortie des urnes" avant 20 heures peut donner lieu à une amende allant jusqu'à 75 000 euros.
A 20 heures, les résultats qui sont diffusés par les médias sont alors provisoires, car certains bureaux de vote viennent de fermer et n'ont donc pas pu dépouiller tous les bulletins de vote. Si les estimations s'affinent évidemment au fur et à mesure de la soirée, il faut souvent attendre le lendemain matin pour connaître les résultats définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur.
Comment voter
Une inscription en ligne est possible sur le site inscriptionelectorale.service-public.fr ou en envoyant un document à la mairie de la commune dans laquelle vous souhaitez être inscrit. Mais attention, pour cette élection présidentielle, l'inscription en ligne était possible jusqu'au mercredi 2 mars. Pour la voie papier, la date limite de réception du document par la mairie était le vendredi 4 mars pour que l'inscription soit valide.
Pour contester la radiation, vous devez faire un recours administratif préalable devant la commission de contrôle des listes électorales de la commune dont vous avez été radié. La commission de contrôle a 30 jours pour prendre sa décision, puis deux jours pour la notifier au maire et à vous. Si la décision confirme la radiation, un recours contentieux est ensuite possible devant le tribunal.
Il faut soit vous inscrire à la mairie de votre nouvelle commune de résidence, soit déclarer votre nouvelle adresse à la mairie de la commune dans laquelle vous votez. Si vous avez emménagé dans votre nouvelle commune avant le vendredi 4 mars et que vous vous êtes inscrit sur sa liste électorale au plus tard à cette date (le 2 mars pour l'inscription en ligne, voir la question 5), vous pouvez y voter à l'élection présidentielle des 10 et 24 avril. Le site de l'administration résume les différents cas de figure et la procédure à suivre.
Supprimé en 1975 en France, le vote par correspondance n'est toujours pas autorisé. Il n'est pas non plus possible de voter par internet.
Une procuration est en revanche possible si vous ne pouvez pas vous rendre dans la commune où vous êtes inscrit le jour du scrutin. Il faut avant tout désigner un mandataire qui votera pour vous et se munir soit de son numéro d'électeur et de sa date de naissance, soit de toutes ses données d’état civil et de sa commune de vote. Ce mandataire doit être inscrit dans la même commune que celui qui fait la procuration (le mandant) mais peut être rattaché à un autre bureau de vote de cette commune.
La procuration peut être faite en ligne avec une validation dans un commissariat, une gendarmerie ou un consulat. Elle peut aussi être établie physiquement, en se rendant directement dans ces lieux. Le mandataire ne peut disposer de plus de deux procurations, dont une seule établie en France.
Vous pouvez, comme chaque électeur, vérifier votre situation électorale sur le site du l’administration française, en renseignant votre commune de vote, votre nom, votre ou vos prénoms, votre sexe et votre date de naissance. L'administration vous donne ensuite le numéro et la localisation de votre bureau de vote. En cas d'erreur ou d'oubli, il est tout à fait conseillé de contacter la mairie de la commune concernée pour vérifier votre inscription sur les listes électorales et, le cas échéant, changer de commune de vote.
Le jour du scrutin, plusieurs documents peuvent être présentés au président ou à la présidente du bureau de vote : la carte nationale d'identité, le permis de conduire, le passeport, la carte d'identité d'élu local, la carte Vitale avec photographie, la carte du combattant, la carte d'invalidité, la carte d'identité de fonctionnaire de l'Etat ou encore le permis de chasser (tous avec photographie). Dans les communes de moins de 1 000 habitants, la pièce d'identité n'est pas obligatoire, mais en cas de doute, le président du bureau de vote peut demander à l'électeur de prouver son identité par tout moyen. Enfin, la carte électorale n'est pas un document d'identité et n'est pas obligatoire pour voter.
Candidats et programmes
Cette année, 12 personnes sont candidates à l'élection présidentielle : l'enseignante Nathalie Arthaud, le député de l'Essonne Nicolas Dupont-Aignan, la maire de Paris Anne Hidalgo, le député européen Yannick Jadot, le député des Pyrénées-Atlantiques Jean Lassalle, la députée du Pas-de-Calais Marine Le Pen, le président de la République sortant Emmanuel Macron, le député des Bouches-du-Rhône Jean-Luc Mélenchon, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, le porte-parole du NPA Philippe Poutou, le député du Nord Fabien Roussel et l'ancien journaliste Eric Zemmour.
Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, est entré tardivement en campagne et n’a pas encore dévoilé son programme. Pour le moment, seuls les grands axes en sont connus. Dans sa lettre aux Français, le président-candidat laisse entendre que la réforme avortée des retraites aura bien lieu. Il promet aussi "une mesure rapide" pour faire face à la hausse des prix du carburant. Les mesures de soutien au pouvoir d'achat pour le gaz et l'électricité seront, elles, prolongées au-delà du mois de juin. Il assure également vouloir supprimer la redevance audiovisuelle. A un mois du premier tour, le candidat Macron devrait surtout faire campagne sur son bilan de président.
En face, Marine Le Pen n'a pas abandonné ses positions contre l'immigration et souhaite notamment "supprimer le droit du sol et limiter l'accès à la nationalité à la seule naturalisation sur des critères de mérite et d'assimilation". La candidate du RN propose aussi une indemnité de 300 euros mensuels pour les personnes s'occupant d'un proche dépendant, une exonération d’impôt sur les revenus pour les moins de 30 ans ou encore un prêt à taux zéro pour les jeunes couples accédant à la propriété.
Le candidat de Reconquête !, Eric Zemmour, mène campagne sur les thèmes de l'immigration et de l'insécurité, avec notamment la mise en place de peines planchers, le rétablissement de la perpétuité réelle, la fin du regroupement familial et la suppression du droit du sol.
Pour sa part, la candidate LR Valérie Pécresse axe sa campagne sur le pouvoir d'achat (hausse de 10% des salaires, défiscalisation des heures supplémentaires…), mais aussi sur la lutte contre l'insécurité, avec des "brigades coups de poing" dans les quartiers difficiles, l'abaissement de la majorité pénale à 16 ans, la construction de 20 000 places de prison ou encore un plan Orsec pour la justice (avec 9 milliards d'euros d'économies).
Pour La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon articule sa campagne autour de trois priorités : le pouvoir d'achat, l'environnement et un changement des institutions. Il propose ainsi le blocage des prix pour les produits de première nécessité, la lutte contre les inégalités, la planification écologique, le passage à une VIe République et la sortie de l'Otan.
Le candidat écologiste Yannick Jadot aimerait devenir le "président du climat", avec l'objectif d'une électricité 100% renouvelable, la sortie du nucléaire, l'instauration d'un ISF climatique, un plan massif de rénovation des logements pour réduire la facture énergétique ou encore la sortie de l'élevage industriel.
Anne Hidalgo assure que la "justice climatique guidera" son action. La candidate socialiste propose dans son programme de nommer un ministre du Climat, de faciliter l'accès aux véhicules électriques et de sortir du nucléaire à l'"horizon 2050". La maire de Paris promet aussi de mieux rémunérer les enseignants, d'instaurer le droit de vote à 16 ans et de reconnaître le vote blanc.
Fabien Roussel a fait une campagne originale à gauche sur le thème des "nouveaux jours heureux". Le candidat communiste a mis le pouvoir d'achat et le travail au cœur de son programme. Il souhaite réduire le temps de travail à 32 heures, augmenter le smic à 1 500 euros net et rétablir la retraite à 60 ans à taux plein. Il veut enfin nationaliser de "grandes entreprises stratégiques", notamment dans le domaine du médicament, de l'énergie, des transports ou de l'alimentation.
Jean Lassalle défend "la France authentique" et la ruralité. Il propose une réforme des institutions avec, notamment, la mise en place du référendum d’initiative citoyenne. Le candidat du mouvement Résistons ! souhaite investir dans la recherche afin, entre autres, de développer les énergies renouvelables, recruter 100 000 infirmiers et aides-soignants sur la durée de son mandat, revaloriser le smic à 1 400 euros net ou encore embaucher 6 000 gendarmes et policiers.
Nicolas Dupont-Aignan porte 100 mesures qui visent selon lui à "rendre aux Français leur liberté, et à la France son indépendance". Le candidat de Debout la France ! promet notamment la suppression de l'état d'urgence sanitaire et "des mesures liberticides comme le passe sanitaire ou vaccinal". Il souhaite aussi la mise en place d'un référendum d'initiative populaire ou citoyenne et promet d'organiser lui-même plusieurs référendums sur des sujets comme l'Union européenne, l'immigration ou la laïcité.
Le programme de Philippe Poutou bouge peu par rapport à ses précédentes candidatures. Interdiction des licenciements, réduction du temps de travail à 32 heures sur quatre jours, rétablissement de l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans, instauration d'une sixième semaine de congés payés… Le candidat du NPA souhaite aussi régulariser les sans-papiers, instaurer un revenu d'autonomie pour les 16-25 ans ou créer un million de postes dans les services publics.
Enfin, la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud propose une augmentation générale des salaires, des allocations et des pensions, avec notamment un minimum de 2 000 euros net. Elle souhaite aussi l'indexation des revenus des salariés sur l’augmentation des prix et "zéro chômeur" grâce à une meilleure répartition du travail entre tous, sans baisse de salaire.
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