Election présidentielle : quel est l'agenda d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen avant le second tour ?
Déplacements, meetings, débat... La campagne d'entre-deux-tours des deux finalistes s'annonce chargée.
Les qualifiés préparent le second tour de l'élection présidentielle. Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont deux semaines pour faire la différence, d'autant que l'écart de voix entre eux est plus faible qu'en 2017. Le président sortant a recueilli 27,84% des suffrages et la candidate du Rassemblement national 23,15%, selon les résultats définitifs publiés lundi 11 avril.
Le duel du 24 avril s'annonce aussi plus serré qu'il y a cinq ans. Le locataire de l'Elysée est pour le moment crédité de 54% des intentions de vote contre 46% pour sa rivale, selon un sondage de l'institut Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, Le Parisien, LCP et RFI.
Dès le lendemain du premier tour, chacun s'est donné pour mission de mobiliser, en leur faveur, les électeurs qui n'ont pas voté pour eux au premier tour et les 26% d'abstentionnistes. Voici les agendas respectifs des deux finalistes pour cette semaine.
Emmanuel Macron entre en campagne
Avant le premier tour, il n'a presque pas quitté Paris pour faire campagne. Dès lundi matin, le président-candidat est parti à la rencontre des électeurs sur les terres du Rassemblement national, dans les Hauts-de-France. Au programme, Denain, l'une des villes les plus pauvres de France, puis Carvin, dans le bassin minier, et Lens. Emmanuel Macron y a esquissé sa démarche de l'entre-deux-tours : "Je suis là pour convaincre, écouter aussi (...), j'essaie de clarifier mon programme en montrant qu'il est juste et social. J'ai vu beaucoup de jeunes qui m'ont dit : 'J'ai voté M. Mélenchon', j'essaie de les convaincre." Il a ensuite précisé : "Pour convaincre, je dois rassembler et pour rassembler, je dois entendre et donc compléter le projet qui est le mien et avoir une méthode qui ne peut pas être celle d'il y a cinq ans."
Mardi, Emmanuel Macron doit se rendre dans l'est de la France, à Strasbourg, où il tiendra un rassemblement, et Mulhouse. Dans ces deux villes, il a été devancé au premier tour par Jean-Luc Mélenchon, qui y a recueilli plus d'un tiers des voix. Un grand meeting est annoncé samedi à Marseille. Emmanuel Macron avait prévu d'en tenir un avant le premier tour, mais son agenda avait été chamboulé par la guerre en Ukraine.
L'enjeu est de convaincre un électorat qui rejette notamment sa proposition de repousser l'âge de départ à la retraite à 65 ans. Si "on ne se rassemble pas sur l'intégralité, on peut se retrouver sur l'essentiel", a voulu croire Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement et soutien du président. Et de citer le combat pour "la protection des droits des femmes", le versement à la source des minima sociaux et "un certain nombre d'autres mesures sociales".
"Cette victoire, il va falloir aller la chercher, rien n'est joué, rien n'est gagné", a reconnu sur France Inter le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, au lendemain du premier tour. "C'est une nouvelle campagne qui démarre. L'enjeu de l'entre-deux-tours est de convaincre ces Français qui n'ont pas voté pour Emmanuel Macron au premier tour et qui parfois ne partagent pas du tout le projet du président" sortant, a-t-il poursuivi. A l'opposé de la campagne du premier tour qui a compté peu de déplacements et un seul grand meeting, à La Défense.
Marine Le Pen se ménage pour le débat
Pour Marine Le Pen, qui a réalisé le score le plus élevé de l'extrême droite au premier tour d'une élection présidentielle, pas question de laisser le champ libre à Emmanuel Macron. La candidate du RN a annoncé un déplacement dans l'Yonne lundi après-midi. Au programme, une rencontre avec un agriculteur céréalier, à Thorigny-sur-Oreuse. La candidate RN, qui a lissé son image tout en gardant un programme radical sur l'immigration, devrait garder pour fil conducteur le pouvoir d'achat.
Bien que la candidate dispose de "réserves de voix importantes", "il va falloir qu'elle mobilise une partie des abstentionnistes du premier tour" si "elle veut espérer passer la barre des 50% au second tour", analyse Mathieu Gallard, directeur d’études à l'institut de sondages Ipsos, lundi sur franceinfo. Pour autant, contrairement à 2017, quand Marine Le Pen avait battu le pavé jusqu'au débat face à Emmanuel Macron, la candidate RN a décidé de s'économiser. Pour l'instant, deux meetings sont prévus : Avignon jeudi et Arras la semaine suivante.
Son agenda médiatique est en revanche déjà bien rempli. La tournée démarre dès mardi matin. Marine Le Pen sera l'invitée de Léa Salamé et Nicolas Demorand dans la matinale de France Inter, dès 8h20. Elle enchaînera avec le tournage de son clip de campagne et une conférence de presse sur la démocratie et l'exercice du pouvoir, précise son service presse, avant d'être l'invitée du JT de 20 heures de TF1.
Quant au traditionnel débat d'entre-deux-tours qui opposera les deux rivaux, il se tiendra le mercredi 20 avril à 21 heures sur TF1 et France 2 et sera diffusé simultanément sur franceinfo, LCI, BFMTV ainsi que CNews.
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