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Présidentielle : la principale Eglise protestante craint une "catastrophe"

Dans un communiqué, le président du conseil national de l'Eglise protestante unie de France assure ne pas vouloir imposer ses "convictions" chrétiennes, laïques et républicaines, mais il cible l'abstention et le vote Front national.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président de l'Eglise protestante unie Laurent Schlumberger lors d'un synode à Sète (Hérault), le 14 mai 2015. (PASCAL GUYOT / AFP)

Elle sort de sa réserve. L'Eglise protestante unie de France (EPUdF), qui réunit luthériens et réformés, a pris la parole, jeudi 30 mars, en disant craindre une possible "catastrophe" à l'élection présidentielle. La principale Eglise protestante française, qui revendique 250 000 participants à ses activités, "se garde en général de prendre la parole en période électorale. Mais certaines circonstances l'exigent", écrit dans un communiqué (PDF) le président de son conseil national, le pasteur Laurent Schlumberger. Ce dernier cible l'abstention et le vote Front national.

Les échecs des sondages et les péripéties d'une campagne délétère empêchent tout pronostic assuré. Mais il est possible qu'une catastrophe soit en train de se nouer, autour de la double tentation de l'abstention et du discours nationaliste et xénophobe de l'extrême droite.

Laurent Schlumberger

dans un communiqué

"Le désir de sanction collective contre une classe politique tout entière est si fort qu'il pourrait faire basculer la République dans une aventure redoutable, poursuit Laurent Schlumberger. Le 'c'est bien fait !' adressé aux responsables par bulletin de vote interposé risquerait alors de devenir un 'qu'avons-nous fait ?' désemparé, survenant hélas trop tard."

"Ayons le courage de la fraternité"

Si l'EPUdF n'entend imposer ses "convictions" chrétiennes, laïques et républicaines "à personne", Laurent Schlumberger redit dans ce texte l'engagement de son Eglise "au service de la société" et "des plus vulnérables, en particulier des exilés qui demandent à pouvoir vivre et même simplement survivre". Et le pasteur de conclure son message : "Plutôt que de laisser le dégoût, la colère et les peurs nous enfermer dans le ressentiment, ayons le courage de la fraternité d'abord, et la ténacité de faire et de refaire société ensemble."

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